Fort engagement des enseignant·e·s pour des résultats incertains et frustrants

de: SSP-Enseignement

Une enquête du SSP-Enseignement dans le post-obligatoire met en évidence que les enseignant·e·s ont vu leur temps de travail fortement croître durant les semaines d’enseignement à distance, pour maintenir le lien social et pédagogique avec leurs élèves et pour adapter les contenus des cours. Le bilan pédagogique des collègues interrogé·e·s se révèle malgré cela peu réjouissant, il ne l’est pas davantage sur le plan des conditions de travail et d’apprentissage.

Après dix semaines d’école à distance dans l’enseignement post-obligatoire, le SSP-Enseignement a souhaité réaliser un bilan des pratiques enseignantes, tant du point de vue des conditions de travail que des enjeux pédagogiques. C’est ce qui a motivé le lancement d’une enquête, début juin, au sein des établissements vaudois, sondage qui a rencontré un vif intérêt auprès des collègues.

Au-delà des annonces des autorités scolaires sur la continuité pédagogique et des commentaires critiques sur la qualité de cet enseignement, que s’est-il vraiment passé dans les relations pédagogiques et sociales entre enseignant·e·s et élèves? Les outils numériques constituent-ils un potentiel d’amélioration pour les relations pédagogiques à distance? Dans quelles conditions le travail d’élaboration, d’enseignement et de corrections s’est-il déroulé? Est-il possible d’atteindre les objectifs attendus par les autorités et les plans d'études dans la situation d’urgence imposée? Quels enseignements peuvent être mis en avant pour élaborer un plan pédagogique à la hauteur des enjeux de la rentrée 2020-2021 ? Voici quelques-unes des questions posées.

Comme tout sondage, l’enquête menée par le SSP-Enseignement n’a pas valeur exhaustive. Toutefois, le taux de retour du questionnaire est très satisfaisant (supérieur à 10% de l’ensemble du corps enseignant au postobligatoire), alors même que le temps nécessaire pour répondre à l’ensemble de l’enquête dépasse 20 minutes. Ainsi plus de 300 personnes ont pris la peine de participer au sondage jusqu’à aujourd’hui, et de précieux commentaires qualitatifs ont complété les questions soumises aux collègues. Les premiers enseignements de cette enquête sur laquelle nous n’avons pas fini de nous pencher sont résumés ci-dessous.

Intensité du travail à distance

Loin de l’image d’un·e enseignant·e démissionnaire, la moitié des personnes sondées indiquent avoir travaillé plus qu’en période normale. Indispensable pour conserver une relation pédagogique, l’énergie déployée pour maintenir un contact étroit avec les élèves (téléphone, messages, courriel, relance, etc.), comme le temps nécessaire à l’élaboration des contenus compatibles avec l’enseignement à distance (scan, conception d’exercices sous format numérique, corrections, élaboration de questionnaires, réalisation de vidéo ou de production audio, conception et adaptation de nouveaux modes d’enseignement etc.), ont considérablement mobilisé les équipes enseignantes.

Un autre élément qui augmente la charge du travail (et le stress) est clairement l’éclatement des rythmes tout au long de la journée. Également reconnus par la majorité des salarié·e·s du secteur privé qui pratiquent le télétravail, « les horaires de travail à domicile ne sont pas fixes, le temps professionnel déborde ainsi souvent sur les week-ends, ou en soirée, voire la nuit, le seul moment permettant de mener une activité sans interruption, une fois les enfants couchés » explique Frédéric Rebmann, enseignant dans un gymnase.

Suite du communiqué ici (cliquez sur le lien)

Quelques graphiques issus de l'enquête (cliquez sur le lien)