Cadre général de l'évaluation: notre réponse à la consultation

Il en était temps ! En effet, le SSP-Enseignement demande depuis longtemps des modifications substantielles au CGE, bien trop long, indigeste et inadéquat sur certains plans. Un document qui, en leur prodiguant par ailleurs des conseils pratiques infantilisants, semble oublier que les enseignant·e·s sont des professionnel·le·s.

Vers une refonte du cadre général de l'évaluation (CGE)

Notre demande que le CGE fasse l'objet d'une consultation auprès des syndicats et des conférences des maîtres·sses a donc finalement été entendue, ce dont nous nous réjouissons. Reste à ce que la consultation, large, serve effectivement à améliorer notoirement le document, pour les collègues, les élèves et leurs parents.

Après avoir relevé en préambule les difficultés remontées par rapport aux modalités de consultation ainsi que la nécessité de rédiger l’entier du texte dans un langage inclusif, le SSP- E s’est exprimé notamment sur les points suivants (vous trouverez le document complet et argumenté sur notre site internet):

Portée et contenu du CGE

Le SSP-E a toujours défendu une simplification globale du CGE et notamment une clarification du chapitre 5 (modalités d’évaluation pour les élèves à besoins particuliers).

Système de groupes de disciplines ou à paniers de disciplines

Le SSP-E obtient la consultation demandée à ce sujet spécifiquement. Notre position, élaborée il y a quelques temps déjà, se fonde sur deux éléments principaux : revoir la place des sciences (poids d’un TS de science par rapport à un TS de français) et corriger le manque de considération du groupe 3.

Nous proposons une formule alternative à celles du département:

D’une part, regrouper les disciplines du groupe 3 dans une seule moyenne du domaine des Arts. Celle-ci serait alors intégrée au groupe 2. D’autre part, faire passer les Sciences du groupe 1 au groupe 2.

Un tel système repose sur une base factuelle et non pas sur une valeur subjective attribuée à chaque discipline.

Fréquence des évaluations

Le SSP-E demande une diminution du nombre d'évaluations pour les disciplines à faible dotation horaire dont notamment un minimum à 3 pour l’année. Les propositions du DFJC vont dans ce sens, ce que nous saluons.

Programme personnalisé

Nous demandons en premier lieu une clarification du chapitre 5, en particulier de la différence entre aménagement et adaptation (programme personnalisé).

Il est également nécessaire que le concept 360°, priorité annoncée du DFJC, soit pris en compte dans la réécriture de ce chapitre en particulier. Or, le texte de la consultation ne tient nullement compte de cet élément majeur !

Au sujet du certificat, le SSP-E estime que le critère fondamental pour l’octroi de celui-ci devrait être le fait d’avoir suivi jusqu’en 11eun enseignement en FRA et MAT (donc suppression possible notamment de l’allemand).

Devoirs à domicile

Le SSP-E a déjà exprimé à de multiples reprises qu’il soutient la suppression des actuels alinéas 3 et 4 de l’art. 59 RLEO. Il demande l’ajout d’un nouvel alinéa : « Il n’est donné aucun devoir du vendredi pour le lundi ».

Finalement, le SSP-E rappelle qu’il juge importants la diminution du nombre d’ECR en 6P et 10S et la suppression de l’examen d’anglais pour les VG.

Article paru dans La Lettre info n°52

Réponse à la consultation

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04.01.2020 CGE-réponse à la consultation PDF (1,1 MB)

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L’été dernier, la DGEO nous a consulté·e·s sur l’opportunité d’élaborer des directives concernant l’enseignement du vocabulaire allemand. Nous constatons que, paradoxalement, certaines décisions fondamentales ne font pas l'objet de consultation tandis que nous sommes consulté·e·s sur des points moins centraux.

Le SSP répond bien volontiers aux consultations lorsque cela nous permet de défendre le point de vue de nos membres, et par-là de défendre une école progressiste et de bonnes conditions de travail. Il est toutefois paradoxal que des éléments majeurs (nouvel enseignement de l’éthique et de la culture religieuse, décision d’édicter un programme cantonal pour l’enseignement des sciences informatiques,…) soient définis sans y associer les organisations représentatives du corps enseignant, alors que, dans le même temps, des consultations sur des ajustements de moindre importance nous sont soumises régulièrement. Nous avons l’impression désagréable que ces "petites" consultations sont des alibis permettant de cacher des décisions unilatérales sur des aspects fondamentaux de l’école vaudoise. Pour ce seul motif, nous pourrions refuser de répondre à ces consultations.

INFLATION DE Règles. Par ailleurs, il nous semble nécessaire de rappeler que nous sommes défavorables par principe à étendre encore plus le cadre réglementaire et les contraintes s’imposant au corps enseignant. Notre expérience a montré que les "recommandations" acquéraient rapidement le statut de directives implicites. Dès lors, nous nous opposons par principe à l’édiction de nouvelles règles tant qu’un nettoyage du corpus existant n’aura pas été réalisé. Nous ne sommes pas sans savoir que de nombreux enseignant·e·s se tournent vers la DGEO afin d’obtenir des précisions lorsque le plan d’études offre des marges de manœuvre. Selon nous, ces demandes sont le produit d’une culture du contrôle qui, peu à peu, décourage toute initiative individuelle, voire nie les compétences professionnelles et l’autonomie pédagogique. De plus, de nombreuses études documentent le lien entre diminution de l’autonomie dans l’exercice de son travail et augmentation de l’épuisement professionnel. De notre point de vue, il ne faut donc pas répondre aux questionnements par plus de cadrage, mais par plus de confiance. Notre organisation s’est donc opposée à l’édiction de "Recommandations pour l’enseignement – apprentissage du vocabulaire tout au long du cycle 2", sans succès puisque ces recommandations ont été édictées.

En parallèle, le SSP–Enseignement a procédé à un important travail autour du Cadre général de l’évaluation afin de proposer des simplifications et des allégements. En effet, de nombreux chapitres pourraient être simplifiés et raccourcis. 54 pages, c’est rédhibitoire. Les chapitres 1 à 4 pourraient être raccourcis, notamment parce que de nombreux éléments apparaissent à nouveau plus loin. Par exemple, au chapitre 1, on indique que les objectifs des évaluations doivent être explicites, chose qui est redite en détail dans le chapitre sur l’évaluation.

DES FORMULES INFANTILISANTES ET INUTILES.De plus, le document use parfois d'un vocabulaire infantilisant pour les enseignant·e·s, comme à la p.12: "Les commentaires et remarques utilisés pour situer et qualifier les apprentissages en cours doivent être clairs, cohérents, respectueux de l’élève et compréhensibles de chacun. Ils visent à entretenir un climat de confiance et contiennent des indications favorisant l’amélioration des apprentissages de l’enfant". On peine à identifier la portée normative d’une telle disposition. Par contre, elle laisse penser que les enseignant-e-s ont pour habitude de faire des commentaires confus, incohérents, irrespectueux et incompréhensibles. En outre, ce type de disposition est ainsi mis à égalité avec des vraies dispositions prescriptives, ce qui apporte de la confusion. En effet, ce genre de principes a sa place en formation initiale, dans la littérature des sciences de l’éducation, mais pas dans une directive.

Il y a aussi des éléments dont on peine à percevoir le sens (p.12 §3) "L’entretien est le mode de communication privilégié entre l’école et la famille." Cela veut-il dire que des contacts réguliers par l’agenda ou par téléphone seraient une pratique erronée ? A nouveau, les enseignant·e·s ont l’impression qu’on les prend pour des demeuré·e·s.

En résumé, le SSP estime que les éléments à portée normative devraient être mieux mis en avant et que les considérations générales devraient disparaître. Il faut cibler les directives sur les éléments utiles dans l’application du cadre légal et garantissant l’égalité de traitement. Cela implique aussi d'éliminer les dispositions peu claires ou niant la professionnalité du corps enseignant.

Suite à nos différentes demandes, le DFJC est entré en matière sur une refonte du CGE afin d’en ramasser le contenu.


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