Le début de la faim

Prise de position du SSP-étudiant·e·s sur les prix et le fonctionnement des cafétérias à l'UNIL.

Alors que la situation pandémique se relâche peu à peu, on ne cesse de constater les conséquences désastreuses que celle-ci a eu sur les personnes plus précaires. Pour les étudiant·x·e·s n’ayant pas pu travailler pendant toute cette période, les fins de mois sont encore compliquées. Avec l’accumulation des charges telles que le logement excessivement cher et rare, le transport ou encore l’assurance maladie, le budget pour s’alimenter se retrouve diminué. De plus, l’inflation frappe, et touche durement les produits de première nécessité. Pourtant un besoin fondamental, se nourrir convenablement et équilibré devient un luxe que peu peuvent se payer. Sur le campus de l’UNIL, bien des cafétérias proposent des repas dans une gamme de prix allant de 7,30.- à parfois 15.-, prix indécents si l’on prend en compte la précarité dans laquelle vivent certain·x·e·s étudiant·x·e·s. Les files d’attentes interminables devant les quelques micro-ondes en sont un bel exemple.

Face à cela, et dans l’optique de permettre à tou·x·te·s de pouvoir suivre une formation dans les meilleures conditions, la section étudiante du SSP Vaud se positionne en faveur d’une diminution des prix des repas dans les cafétérias associées au campus de l’UNIL, une uniformisation du service, et une internalisation totale de l’ensemble du service de restauration universitaire.

  1. La diminution des prix

Nous exigeons une diminution des prix des repas des cafétérias partout sur le campus. Bien que diverses entreprises privées se partagent aujourd’hui les différents restaurants du campus de l’UNIL, notre revendication est réalisable. À titre de comparaison, l’UNIGE a instauré, suite à plusieurs semaines d’occupation des étudiant·x·e·s et de négociations avec le Rectorat, un menu à 5.- subventionné aujourd’hui par le Conseil d’Etat. Par ailleurs, il est indispensable que la qualité des repas n’en soit pas diminuée. Ainsi, nous exigeons une alimentation de proximité, prenant en compte les allergies les plus fréquentes, préférablement sans viande ni produit provenant d’animaux, pour qu’un maximum d’étudiant·x·e·s puisse y avoir accès.

  1. L’uniformisation du service

Bien que différents prestataires se partagent les cafétérias, les prix restent globalement équivalents sur l’ensemble du campus. Il est indispensable que la diminution des prix des repas soit effectuée sur l’ensemble du service de restauration du campus, et que la qualité de ceux-ci ne diminue pas. En effet, suite à la récente suppression des pauses de midi, une nourriture de qualité à bas prix doit être accessible à chaque point de restauration. Afin de ne pas empiéter sur le travail académique et de donner accès à l’ensemble du corps universitaire une accessibilité rapide, abordable et saine aux services.

  1. L’internalisation

La meilleure solution permettant d’implémenter les précédentes réformes que nous exigeons reste l’internalisation du service de restauration. Cela signifie que les services sur le campus doivent être pris en charge par les services publics. Les conditions de travail de l’ensemble du personnel des secteurs de l’Université en seraient améliorées -protection contre les licenciements, meilleurs salaires ou encore une organisation syndicale plus efficace. L’internalisation permettrait également une implémentation de repas moins chers, idéalement gratuits, car l’impératif de rentabilité que l’on retrouve dans le secteur privé disparaîtrait. Cela permettrait un accès aux études à une tranche plus grande de la population[1].


[1] En effet, l’accès aux études supérieures n’est toujours pas distribué de manière hétérogène. https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/education-science/indicateurs-formation/themes/acces-et-participation/origine-sociale-he.html Consulté le 14.07.2022