Selon la droite patronale, il est urgent de réformer l’AVS pour lui éviter le déficit et ainsi assurer les rentes des générations futures. Or l’AVS se porte bien. La plus grande assurance de Suisse a bouclé son exercice 2021 sur un résultat positif de 2,6 milliards et sa fortune avoisine les 50 milliards.
En tant qu’étudiant·e·s et jeunes travailleurs·euses, nous refusons d’être instrumentalisé·e·s et rejetons l’idée selon laquelle l’AVS serait en plein naufrage. La modernisation et la flexibilisation que prône la droite dans le cadre de cette réforme est en réalité un projet politique antisocial qui attaque les droits des travailleuses, mais aussi des travailleurs à bas et moyens revenus.
Quel que soit son revenu, tout le monde cotise à l’AVS et bénéficie ainsi de ses prestations, avec des écarts moindres. Dans un monde du travail qui tend vers plus de précarité, l’AVS n’est pas du tout dépassée. Contrairement au 2ème pilier, elle garantit des droits à chacun·e, est égalitaire et non écocidaire.
Au lieu d’affaiblir son mécanisme redistributif et économiser injustement 10 milliards sur le dos des femmes, il faut renforcer l’AVS pour améliorer les rentes – en augmentant le montant des cotisations salariales ou en attribuant une partie des bénéfices de la BNS au fonds AVS.
NON à une réforme sexiste
La droite martèle qu’AVS 21 serait un pas vers l’égalité. Or il n’en est rien: les inégalités salariales se creusent, les femmes assument encore la majeure partie du travail domestique, éducatif et de soins et leurs rentes sont en moyenne 37% inférieures à celles des hommes. Celles et ceux qui veulent imposer aux femmes de travailler une année supplémentaire sont les mêmes qui refusent de prendre des mesures coercitives pour lutter contre les discriminations salariales, qui empêchent le développement des structures extrafamiliales et qui démantèlent la santé publique. Lorsque ces tâches ne sont pas assumées par les services publics, elles sont généralement endossées gratuitement par les femmes, avec de lourdes répercussions sur leurs revenus, puis sur le montant de leurs rentes.
NON à l’augmentation du temps de travail
A l’heure où la diminution généralisée du temps de travail, sans perte de salaire ni intensification des tâches, est nécessaire pour des motifs d’écologie et d’égalité, AVS 21 veut mettre les femmes au travail une année de plus. Mais ce n’est pas tout : la stratégie avouée de la droite patronale est de relever ensuite l’âge de la retraite pour toutes et tous à 67 ans. La «flexibilisation» de l’AVS et l’introduction d’un âge «de référence» permettra toujours aux personnes les plus aisées de se payer une retraite anticipée sans aucune difficulté, tandis que celles et ceux qui exercent les métiers les plus pénibles et très souvent mal rémunérés devront continuer à travailler, au péril de leur santé.
NON au chômage des jeunes
Les jeunes (18-24 ans) et les séniors (55-64 ans) sont les plus concerné·e·s par le phénomène du chômage en Suisse. La situation des jeunes sur le marché de l’emploi est tendue et les personnes en fin de carrière se font licencier ou ne sont plus embauchées car elles coûtent trop cher. Dans ce contexte, vouloir réhausser l’âge de la retraite est un non-sens !
Après une vie de travail, nos aîné·e·s ont le droit de jouir d’une retraite en bonne santé. Et nous avons le droit d’entrer dans le monde du travail sans cumuler contrats précaires, stages et périodes de chômage.
NON à une réforme qui précarise
AVS 21 vise à nous faire travailler davantage, pour toucher au final moins d’argent. Au-delà de l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, la réforme prévoit une hausse de la TVA de 0.4 points qui, dans un contexte de renchérissement, plombera particulièrement les budgets des étudiant·e·s. La TVA est la Taxe sur la valeur ajoutée, un impôt antisocial puisqu’il ne dépend pas des revenus. Elle se répercute sur le prix des biens de consommation comme l’alimentation, les protections périodiques, les livres, les vêtements, etc.
Nous refusons d’alimenter un soi-disant fossé intergénérationnel
Nous ne sommes pas dupes. Les partisan·e·s d’AVS 21 qui « s’inquiètent » pour nos futures rentes, sont les mêmes qui refusent d’augmenter nos bourses, déréglementent le marché du travail et rechignent à prendre des mesures pour juguler l’urgence climatique. Quant aux retraité·e·s de demain, ce sont justement celles et ceux qui nous permettent, grâce à leurs impôts, d’accéder à l’éducation et aux services publics dans leur ensemble.
Parce que nous sommes solidaires avec les générations de nos parents et de nos grands-parents, nous appelons les jeunes à se rendre massivement aux urnes le 25 septembre prochain et à voter NON à AVS 21 et NON à la hausse de la TVA.