L’inflation qui touche l’Europe n’épargne pas la Suisse. Aujourd’hui les revenus des personnes en formation, qui étaient déjà insuffisants, diminuent. Ceci impacte nos conditions d’étude et de formation.
Nous rappelons que les montants des bourses d’étude sont insuffisants. Les boursiers·ières représentent donc une population précarisée et sont particulièrement affecté·e·s en temps d’inflation. Pourtant, l'augmentation des bourses d'études afin de compenser l'inflation n'est pas à l'ordre du jour du Conseil d'Etat vaudois.
Ceci dit, nous insistons sur le fait que la question des bourses d’études n’est que le sommet de l’iceberg. En effet, se focaliser uniquement sur les bourses, c’est occulter la complexité et la variété des situations de précarité des personnes en formation. Selon les chiffres d’OFS de 2019, la part des revenus de l’ensemble des personnes en formation provenant des bourses ne s’élève qu’à 4%, ce qui ne veut pas dire que le reste vit dans l’opulence.
Tout d’abord, il existe d’autres types de prestations sociales, qui représentent des sources de revenus essentielles, comme les prestations complémentaires, plus rarement l’aide sociale ou encore les indemnités des mesures de réadaptation de l’AI. À notre connaissance, aucune de ces rémunérations n’est actuellement revue à la hausse afin de compenser l’inflation.
Le quotidien de trois quart des étudiants [1] est aussi fait de petits boulots et de contrats précaires dans une pluralité de secteurs professionnels principalement dans le tertiaire. Cet apport financier correspond à 39% du salaire mensuel des étudiant·e·s et, comme les bourses, aucune indexation ou rattrapage des salaires n’est en vue. Ces revenus sont souvent complétés par des aides familiales qui sont aussi impactées par l’inflation.
Les revenus mensuels étudiants proviennent tant des aides financières, des salaires des petits boulots et, quand la famille le peut, de cette dernière. Peu importe d’où proviennent les revenus, le pouvoir d’achat diminue fortement amenant son lot de précarité.
Face au silence des institutions, nous nous mobilisons pour interpeller les responsables politiques et avoir le soutien des différentes directions des lieux de formation, afin de mettre en place des aides inconditionnelles. Les biens et services de premières nécessités comme la nourriture, le logement ou les transports doivent être subventionnés.
SUD-ep a par exemple récemment thématisé la question des prix des repas à l’Université de Lausanne en organisant un repas à prix libre sur le campus. L’événement a connu un large succès, puisque plus de 80 personnes y sont venues se restaurer, ce qui démontre la nécessité de réduire les prix des repas à l’UNIL.
[1] https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/home/statistiques/education-science/personnes-form ation/degre-tertiaire-hautes-ecoles/situation-sociale-economique-etudiants.html