Contrairement aux voies secondaires, où l’aggravation de la situation est directement à mettre en lien avec la mise en œuvre de la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO), dans le primaire, les causes sont plus diffuses, principalement provoquées par des facteurs extérieurs à l’école (changements sociétaux, augmentation de la variété culturelle et sociale, attentes parfois exagérées des parents, …), même si les politiques scolaires ont aussi une responsabilité (école enfantine obligatoire, intégration d’élèves à besoins particuliers, augmentation de la charge administrative et complexification des procédures,…). Globalement, le SSP – Enseignement constate les dégâts occasionnés par des moyens insuffisants par rapport aux besoins. C’est le résultat d’un pilotage par les moyens et non par les besoins. C’est une logique que notre syndicat rejette avec vigueur car elle aboutit à péjorer les conditions de travail du personnel enseignant et celles d’apprentissage des élèves.
Le SSP – Enseignement a mené un important travail visant à établir un état des lieux et à identifier les principaux enjeux. En effet, il ne s’agit pas seulement de dire les problèmes, mais surtout de formuler des pistes d’amélioration qui constituent autant de revendications. Ces mesures portent principalement sur des dispositifs d’appui aux enseignant-e-s, même si des mesures structurelles sont aussi nécessaires.
Aujourd’hui, après avoir concentré beaucoup d’énergie à corriger, seulement partiellement malheureusement, certains problèmes de mise en œuvre de la LEO dans les voies secondaires, il est temps de régler les difficultés importantes qui se posent à l’école primaire. C’est un enjeu pour les conditions de travail des enseignant-e-s, mais aussi un enjeu de société : offrir une bonne formation initiale permettra aussi d’améliorer le fonctionnement de l’école secondaire. D’ailleurs, certaines des revendications présentées dans ce document sont aussi valables dans les voies secondaires.
À l’heure où la profession d’enseignant-e connaît ou subit des transformations importantes qui influent plus ou moins positivement sur son sens même et dont certaines rendent son exercice plus difficile, les enseignant-e-s des classes primaires doivent faire face, plus encore que leurs collègues des degrés secondaires, à la nécessité première d’offrir à la classe les conditions qui permettent l’apprentissage. Les questions d’attention, de discipline et de cadrage de l’élève requièrent un travail plus important de l’enseignant-e qu’auparavant. Cette première étape indispensable, sans laquelle l’école ne peut se faire, implique de la part de l’enseignant-e en plus de grandes compétences professionnelles, la dépense d’une énergie énorme et permanente, source fréquente d’épuisement. Un soutien porté aux collègues dans leur enseignement quotidien par des mesures concrètes prises par l’employeur est ainsi devenu plus que jamais indispensable et urgent. Les enseignant-e-s s’engagent depuis longtemps avec énergie pour faire fonctionner l’école publique, seule garante d’une certaine égalité des chances, mais on ne peut compter sur leur seule bonne volonté et leurs compétences pour pallier les défauts du système. Le DFJC doit réagir et prendre des mesures permettant aux enseignant-e-s d’accomplir leurs missions dans des conditions au minimum acceptables. Pour le SSP – Enseignement, la situation nécessite des ajustements rapides afin d’éviter un épuisement du corps enseignant et afin de garantir un bon encadrement pour les élèves les plus fragiles.
C’est dans cette perspective nécessaire que le SSP-Enseignement expose ici ses revendications en neuf points.