Gestion COVID par la Ville de Lausanne: Les mercis ne suffisent pas!

de: Comité Lausanne

En mars 2020, la Municipalité de Lausanne annonçait à ses employé.e.s que les heures non-travaillées seraient payées, mais décomptées de leurs soldes d'heures. Ainsi, des employé.e.s ont parfois perdu jusqu’à 160 heures, alors même qu’ils ont continué à travailler durant toute la pandémie. Le SSP s’était opposé à cette manière de faire, soutenant que l’empêchement de travailler à cause du semi-confinement ne devait pas être payé par les travailleurs de la ville. Aussi, le syndicat a demandé à plusieurs reprises des primes pour le personnel au front (éboueurs, ouvriers de la STEP, éducateurs·trices de l’enfance, etc.), la Municipalité n’est pas entrée en matière sur cette demande. Pourtant, des primes ont bel et bien été versées, mais uniquement pour certains cadres et au bon vouloir des chefs de services.

Après l’intervention du syndicat, la Municipalité a annoncé entrer en matière sur la rétrocession d’une partie et uniquement des heures décomptées durant la période de mars à juin 2020 aux employées en raison de la garde de leurs enfants ou à certaines personnes de piquet. Le volume de ces heures n'a toujours pas été communiqué et aucune garantie d'égalité de traitement n'a été donnée par les services. Pour le SSP, cette proposition reste totalement insuffisante. Il réitère ainsi sa demande à la Municipalité de la Ville de Lausanne de rétrocéder l’entier des heures amputées à leur personnel durant le semi-confinement. La seule manière est de revenir au solde du 13 mars pour toutes et tous !

Pire, alors que la Municipalité a déclaré devant le conseil communal ce printemps qu’aucune prime ne serait versée en raison du COVID au personnel de l’administration lausannoise, le syndicat apprenait que des cadres de l’administration avaient reçu des primes pour « travail exceptionnel » durant le premier confinement. Interpelée, la Municipalité justifie le versement de ces primes par la possibilité que laisse le RPAC de récompenser des travaux exceptionnels. On comprend donc que ramasser les ordures de la population lausannoise ou garder les enfants du personnel soignant en pleine pandémie n’est pas considéré comme exceptionnel par la Municipalité. Pourtant ce sont bien grâce à ces métiers de l’ombre, que les missions des services publics aux lausannois·es ont bel et bien pu être assurées.

Le SSP demande donc la rétrocession de toutes les heures amputées mais également des garanties supplémentaires sur la pandémie toujours en cours, et notamment:

- que des plans de continuités soient établis dans chaque service et communiqués aux partenaires sociaux,

- que des négociations s'ouvrent sur les dispositions règlementaires à venir en matière de télétravail,

- que des garanties budgétaires soient données sur le fait que les employé·e·s de l'Administration communale ne paieront pas la crise par des mesures d'austérité futures.

La crise sanitaire met en évidence l’importance cruciale des salarié.e.s du service public dans le fonctionnement de la société. Sans nous, rien ne fonctionne. Sans les services publics et celles et ceux qui, plus que jamais, se donnent au quotidien, nous ne pourrions traverser cette grave crise sanitaire. Pour le SSP, dire merci ne suffit plus !