Dans le secteur social parapublic, les salaires sont trop bas et présentent une différence notable avec les salaires pratiqués dans les cantons voisins. Les femmes, qui occupent majoritairement les postes de terrain dévolus à l’accompagnement des bénéficiaires, travaillent en outre à taux partiel, ce qui diminue encore leurs revenus comme leurs rentes au moment de la retraite. Cette situation porte atteinte à l’autonomie des professionnel·le·s, menace le suivi et l’accompagnement des personnes vulnérables et fragilise le fonctionnement des institutions qui ne parviennent plus à engager. Cette situation appelle une réaction urgente et immédiate de l’État qui est garant et subventionne ces prestations ! Nous revendiquons :
- Une revalorisation générale de la grille des salaires de la CCT du secteur social parapublic et de l’ensemble des métiers du social dans les structures subventionnées pour toutes les fonctions et la correction des écarts salariaux constatés entre les fonctions publique et parapublique vaudoises d’une part, entre les cantons romands d’autre part, pour des métiers et missions similaires.
- La réduction du temps de travail permettant de préserver la santé des travailleurs et travailleuses et de reconnaitre la pleine disponibilité exigée mais non rémunérée. La majorité des femmes travaillent dans le secteur à un taux maximum de 80%, ce taux doit devenir le temps de travail de référence pour un plein salaire.
- La révision globale des dispositifs d’indemnités pour le travail de nuit et une revalorisation des horaires atypiques (soirs, week-end, etc) et irréguliers qui ont un impact massif sur les difficultés de conciliations entre vie privée et vie professionnelle et constituent des freins aux carrières féminines.
En 2020 en Suisse, les femmes ont gagné en moyenne, à plein temps, 18% de moins que les hommes, soit 1’500 francs de moins par mois. Près de la moitié de cet écart ne s’explique que par l’assignation au sexe féminin. L’autre moitié s’explique, mais ne se justifie pas : les compétences et tâches effectuées par les femmes sont moins valorisées par la hiérarchie, les métiers féminins moins rémunérés, les femmes font moins souvent carrière et sont majoritaires dans les postes mal payés. Pourtant, elle supporte aussi sur les lieux de travail, notamment les lieux de vie, l’essentiel des tâches liées au care ainsi que l’essentiel de la charge mentale. Nous revendiquons :
- Des lieux ou des solutions de gardes compatibles avec les exigences horaires mis à disposition par l’employeur.
- Une égalités des tâches, y compris la charge mentale, sur les lieux de travail, notamment sur les lieux de vie.
- La valorisation des carrières féminines et la lutte contre les freins et obstacles posées aux femmes, notamment aux mères, dans leur trajectoire professionnelle. Pour cela, l’employeur doit mener régulièrement une analyse des freins et obstacles posées, dans l’institution, aux carrières féminines.
Si la grève féministe a contribué à libérer la parole sur les violences faites aux femmes, aux personnes trans et/ou non binaires, le sexisme et le harcèlement sexuel restent trop largement tolérés sur les lieux de travail. Il faut des programmes contraignants de prévention et de lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel et un renforcement des mesures de protection pour les victimes et les témoins. Il faut aussi éduquer au consentement et former les professionnel·le·s qui prennent en charge les victimes. Nous revendiquons :
- Des mesures de lutte contre le harcèlement contraignantes et actives sur les lieux de travail et l’imposition de formations régulières pour le personnel et les cadres.
- Dispositif d’éducation féministe aux droits humains pour les bénéficiaires et le personnel et établissement de chartes traitant des questions d’identités et d’orientation de genre et sexuel faisant partie intégrante des concepts d'établissement.
Retrouvez ce cahier de revendications également au format PDF. Découvrez ci-dessous les informations sur la mobilisation du 14 juin dans le secteur social.