À l'EVAM aussi: grève féministe!
La majorité des femmes travaillent à temps partiel pour faire face à leur obligations personnelles et familiales. Ce taux partiel est synonyme de salaires puis de rentes faibles qui mettent en péril l'autonomie financière des femmes. De leur côté, les hommes occupent les postes à 100% et ne remplissent pas à part égale les tâches éducatives, de soin et domestiques. Le temps de travail doit baisser pour répondre aux besoins des personnes et atteindre une véritable égalité. Nous revendiquons :
- Une réduction du temps de travail permettant de préserver la santé des travailleurs et travailleuses et garantir une meilleure conciliation entre vie privée et vie professionnelle.
En 2020 en Suisse, les femmes ont gagné en moyenne, à plein temps, 18% de moins que les hommes, soit 1’500 francs de moins par mois. Près de la moitié de cet écart ne s’explique que par l’assignation au sexe féminin. L’autre moitié s’explique, mais ne se justifie pas : les compétences et tâches effectuées par les femmes sont moins valorisées par la hiérarchie, les métiers féminins moins rémunérés, les femmes font moins souvent carrière et sont majoritaires dans les postes mal payés. L’égalité et des hausses de salaire sont indispensables. Nous revendiquons :
- Une répartition égalitaire des tâches, des responsabilités et des attentes, y compris de la charge mentale, sur les lieux de travail, notamment sur les lieux de vie à l'EVAM.
- Une application immédiate et pour tous et toutes des mesures de reconnaissance de l’expérience à l’engagement, y compris des périodes consacrées aux tâches éducatives, pour le personnel déjà en poste.
Si la grève féministe a contribué à libérer la parole sur les violences faites aux femmes, aux personnes trans et/ou non binaires, le sexisme et le harcèlement sexuel restent trop largement tolérés sur les lieux de travail. Il faut des programmes de prévention et de lutte contre le sexisme et le harcèlement sexuel, des mesures de protection pour les victimes et les témoins. Il faut aussi éduquer au consentement et former les professionnel·le·s qui prennent en charge les victimes. Nous revendiquons :
- La mise en œuvre d’un dispositif de formation et de sensibilisation féministe aux droits humains pour les bénéficiaires et tout le personnel ainsi que l’établissement d'une charte contraignante traitant des questions d’identités de genre et d’orientations sexuelles.
- L'augmentation des modules à visée d’insertion sociale à l’attention des bénéficiaires, et le renforcement des formations et de la sensibilisation sur les droits des femmes et des personnes LGBTQI+.
- L’introduction d’un dispositif efficace contre le harcèlement sexuel, intégrant des mesures de luttes actives sur les lieux de travail et un accès obligatoire à des formation pour le personnel d’une part, les cadres et les RH d’autre part.
- La mise en œuvre de mesure de formation obligatoire sur la prévention des violences faites aux femmes et l’accompagnement des victimes, pour les professionnel·le·s et pour bénéficiaires.
Une véritable égalité sur les lieux de travail passe également par la reconnaissance des réalités physiologiques de femmes, notamment l'impact sur leur santé et leur bien-être des règles qui peuvent créer de l'inconfort, parfois des douleurs et impacter considérablement leur quotidien. Nous revendiquons :
- La mise à disposition de matériel d’hygiène intime, de poubelles et de papier toilette sur tous les lieux de travail et de vie, en accès libre et gratuit, pour les professionnelles et les bénéficiaires.
- L’introduction d’un congé menstruel de 1 à 3 jours par mois. Les douleurs de règles des femmes ne sont pas une maladie, elles n’en ont pas moins d’impact sur le quotidien des femmes et leur capacité de travail. Cette réalité doit être reconnue et les femmes concernées doivent pouvoir bénéficier d’un congé lorsqu’elles en ressentent le besoin sans avoir à mentir sur leur état.
Ce cahier de revendications est aussi disponible en PDF. Retrouvez ci-dessous le programme du 14 juin à l'EVAM.