Il existe de nombreuses inégalités entre les différents statuts de doctorant·e·s que connaît l’Université de Lausanne. Elles concernent les salaires, mais aussi les taux d’engagement et la durée des contrats, et distinguent d’une part les assistant·e·s diplômé·s, dont les postes sont financés par le budget ordinaire de l’UNIL, et les doctorant·e·s financé·e·s sur des fonds externes, principalement le FNS.
S’agissant des inégalités salariales, les doctorant·e·s FNS gagnent 18’000 francs de moins que les assistant·e·s pour un temps plein en première année. Quant aux taux d’engagement, les assistant·e·s sont engagé·e·s en moyenne à 84%, alors que les doctorant·e·s FNS le sont presque tou·te·s à plein temps. Enfin, un·e assistant·e ne peut consacrer que 50% de son temps à sa thèse sur ses cinq ans de contrat, alors qu’un·e doctorant·e FNS a droit en règle générale à 85% pendant quatre ans. Au final, cela représente presque 11 mois de travail que les second·e·s peuvent consacrer en plus à leur thèse.
Tou·te·s les doctorant·e·s de l’UNIL effectuent leur thèse grâce à un enchaînement de contrats parfois très courts. Les assistant·e·s signent actuellement trois contrats successifs (une année, puis deux fois deux ans) ; les doctorant·e·s FNS en signent également plusieurs, dont le nombre dépend des projets et des facultés. Ces contrats multiples exposent à l’arbitraire et aux pressions et n’ont aucune justification.
Lancement d’une pétition
Pour réduire ces inégalités et combattre la précarité que subissent bon nombre de doctorant·e·s, la pétition demande les choses suivantes pour améliorer leurs conditions de travail :
- Le doublement de l’indemnité que l’UNIL verse déjà aux doctorant·e·s FNS pour compenser l’écart salarial avec les assistant·e·s, qui passerait alors de 750 à 1500 frs par mois, amenant le salaire annuel d’un·e doctorant·e FNS en première année à 65'000 frs, équivalent à celui d’un·e assistant·e ;
- L’engagement systématique des assistant·e·s à plein temps, avec 70% de temps réservé à la thèse. Une augmentation du taux de travail devrait être proposée aux personnes déjà en poste ;
- La garantie par l’UNIL des salaires des doctorant·e·s sur fonds externes. À l’heure actuelle, contrairement aux assistant·e·s, la disparition de la source de financement de leur poste expose ces doctorant·e·s à une non-reconduction de leur contrat ;
- Des contrats uniques de cinq ans pour les assistant·e·s et de quatre ans pour les doctorant·e·s FNS.
De telles mesures permettraient de réduire la précarité du corps intermédiaire de l’UNIL. D’autres devront suivre. En Suisse comme ailleurs, les chercheurs et chercheuses continueront de s’engager pour des conditions de travail dignes du service public et une science de qualité.
Tous les montants correspondent aux barèmes 2022, avant indexation.
Publié dans la Lettre Info Hautes Écoles n° 20 (février 2023).