Bien qu’un cessez-le-feu à Gaza suscite le frêle espoir d’une amélioration pour la population gazaouie, une mobilisation en faveur d’un boycott institutionnel des universités israéliennes reste plus nécessaire que jamais. Tout d’abord parce qu’un cessez-le-feu ne mettra pas fin à la longue série de violations par l’État israélien des droits humains les plus fondamentaux des Palestinien·nes. Ensuite parce qu’un réel cessez-le-feu durable apparaît comme des plus incertains. Au contraire, le risque est grand que se poursuive une guerre dont le caractère génocidaire a été établi sans équivoque par des organisations internationales de référence telles que l’ONU, Amnesty International ou Human Rights Watch – sans parler des violations graves et croissantes du droit international prenant place en Cisjordanie.
Malgré́ des preuves évidentes du fait que les universités israéliennes soutiennent idéologiquement ou contribuent matériellement à la guerre en cours, l’UNIL n’a suspendu aucun accord avec ces universités à ce jour, faisant fi de ses obligations morales et légales de prévention d’un génocide.
La Direction de l’Unil vient de publier le rapport du groupe d’expert·es qu’elle avait mandaté en réponse aux demandes du mouvement étudiant de mai dernier Nous saluons ce rapport qui est très clair : la Direction peut et doit suspendre immédiatement les trois accords institutionnels en vigueur avec des universités israéliennes. Ceux-ci correspondent en tout point à la situation d’urgence décrite en page 25 du rapport :
« (...) le droit international peut imposer aux universités publiques de prendre les mesures nécessaires pour éviter de reconnaître comme licite des situations créées par des violations graves du droit international public, ou de prêter aide ou assistance au maintien de telles situations. (…) Lorsqu’il existe des indications sérieuses que les violations en question continuent – par exemple, en cas d’accusations de crimes contre l’humanité commis dans le contexte d’un conflit armé en cours – il est nécessaire que des mesures provisionnelles soient prises rapidement [...] En particulier, de l’avis du GT, les conditions rendant nécessaires des mesures provisionnelles sont réunies de fait quand il existe, par exemple dans le cadre d’un conflit armé en cours, des ordonnances de la Cour internationale de justice avec des mesures conservatoires, ou des mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants étatiques en exercice. »
En outre, en tant que syndicat, nous déplorons le deux poids deux mesures qu’applique la direction de l’UNIL alors même qu’elle avait adopté une attitude constructive à l’égard du mouvement de l’occupation en renonçant à expulser des forces les occupant·-e-s et en acceptant certaines des revendications du Collectif. Désormais l’approche semble différente : l’UNIL défend certains membres de son personnel (plainte pour la diffusion d’une liste d’enseignant·-e-s et chercheurs/·euses collaborant avec des institutions israéliennes) ainsi que ses murs (plainte contre les auteurs·/trices de déprédation), mais n’offre aucun soutien aux membres de son personnel qui dénoncent les agissements criminels du gouvernement israélien face aux attaques dont ils/elles sont victimes dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Il est plus que temps que la communauté académique prenne ses responsabilités face à l’horreur qui se déroule depuis plus d’un an sous nos yeux !
C’est pourquoi nous demandons à la Direction de l’UNIL et au Conseil de l’UNIL :
- De suspendre immédiatement les accords institutionnels avec des universités israéliennes.
- De mettre en place au plus vite les outils préconisés par le rapport d’expert-e-s pour éviter de collaborer, dans le futur, avec des universités ou organisations impliquées dans des violations des droits humains.
Dans le texte que vous pouvez télécharger ci-dessous, nous explicitons et étayons les éléments qui nous amènent en tant que groupe syndical à adopter cette prise de position et à interpeller l’ensemble des directions des Hautes Ecoles vaudoises.