Le 11 février, Swissuniversities, le Conseil des EPF, le FNS et les académies suisses des sciences ont envoyé un communiqué de presse commun pour dénoncer le programme d’économie présenté par le Conseil fédéral l’automne passé. Rappelons que ces économies ont été imaginées par une prétendue « commission d’experts », présidée par l’ancien haut fonctionnaire Serge Gaillard. Parmi les mesures proposées se trouvent notamment des coupes de 50 millions de francs dans le budget des EPF, une réduction de 10% de la contribution fédérale au FNS et la suppression pure et simple, dès 2026, des quelques dizaines de millions de francs dévolus aux « contributions liées à des projets », en particulier celui consacré au soutien à la relève scientifique que les associations du corps intermédiaire et notre syndicat avaient soutenu.
Si ce programme devait être mis en œuvre, le FNS a par exemple estimé qu’il devrait renoncer à financer 700 projets de recherche entre 2026 et 2028, ce qui correspondrait à 2000 postes de chercheurs·euses en moins dans les hautes écoles.
Pour compenser les coupes dans les budgets des institutions, le rapport propose d’augmenter massivement les taxes d’études en vigueur dans les hautes écoles, et d’appliquer des barèmes différents selon l’origine des étudiant·e·s, proposition doublement scandaleuse. Des décisions en ce sens ont d’ores et déjà été prises par la HES-SO (Haute école spécialisée de Suisse occidentale, dont dépendent toutes les HES du canton de Vaud), avec une augmentation de 1000 à 1400 frs des taxes annuelles, et par les EPF, où elles vont passer de 2920 à 4380 frs dès la rentrée d’automne.
Lorsqu’on connaît la lenteur de l’Office cantonal des bourses pour verser les subsides auxquels ont droit des milliers d’étudiant·e·s dans le canton de Vaud, l’accès aux études dans les différentes hautes écoles cantonales deviendra encore plus difficile si ces mesures ne sont pas contestées.
Ces coupes viennent s’ajouter à des décisions antérieures qui allaient dans le même sens. Le 8 mars 2024, le Conseil fédéral publiait en effet ses prévisions de dépenses dans les domaines de la formation, de la recherche et de l’innovation pour la période allant de 2025 à 2028. Ce « Message FRI » (c’est son nom) prévoyait déjà de réduire le financement des EPF de 100 millions de francs par an, ainsi que le subside versé au FNS.
Le SSP, aux côtés des autres organisations du personnel, des associations étudiantes et des institutions elles-mêmes (Swissuniversities, FNS, conseil des EPF), a exprimé avec force son opposition à ces réductions de dépenses dès qu’elles ont été décidées.
Une mobilisation de toutes les personnes concernées est indispensable pour bloquer ces coupes désastreuses pour la recherche et l’enseignement supérieur en Suisse. Il faut en particulier souligner que l’augmentation des taxes ne concerne pas que les étudiant·e·s, évidemment les plus directement affecté·e·s, mais tou·te·s les salarié·e·s des hautes écoles. Des actions sont prévues ces prochains mois.
Ce texte a été publié dans la Lettre Info Hautes Écoles no 26 (février 2025).