Assemblée des employées de la Ville de Lausanne : Après le 14 juin, on ne lâchera rien !

La mobilisation des employé-e-s de la Ville a été sans précédant le 14 juin dernier lors de la grève des femmes*. Dans tous les services des groupes se sont réunis, rivalisant de créativité et de détermination pour crier haut et fort que le temps de l’égalité dans les faits est arrivé et que l’époque de la tolérance envers les discriminations est révolue. Loin de penser que la Ville de Lausanne est exemplaire, les employées avaient communiqué des revendications très concrètes, avec un soutien incroyable dans l’ensemble des services.

Pour rappel, voici les revendications de la grève des femmes* pour la Ville de Lausanne décidées en assemblées générales en mars et avril 2019 :

· Nouvelle analyse du système salarial prenant en compte les feux bleu et revalorisation des fonctions principalement féminines

· Mise à jour des chiffres de l’égalité au sein de l’administration communale, publication systématisée et obtention d’une certification sur l’égalité

· Transmission automatique de la FSI lors de la négociation de salaire

· Droit d’être nommé-e fonctionnaire même à un taux d’activité partiel

· Congé maternité de 6 mois/ paternité 2 mois payés à 100% et jusqu’à une année de congé parental avec garantie du poste

· Possibilité de retrouver son taux après une période de temps partiel

· Remplacements des congés maternité dans tous les services

· Congé familial étendu en cas de maladie de l’enfant ou d’un proche

· Protection contre le licenciement durant la grossesse, le congé maternité et la garantie du poste au retour de l’absence

· Introduction du concubinage dans le règlement de la CPCL

· Reconsidération de certaines dispositions non appliquées à ce jour dans ATT comme des droits (télétravail, horaire à la carte)

· Lutte contre le harcèlement sexuel à travers des formations et une campagne de sensibilisation

· Introduction du nettoyage des bureaux en journée

Cette mobilisation historique a montré que ce combat est légitime et partagé par une majorité de femmes*, mais aussi par des hommes qui en ont assez des inégalités. Devant un tel raz de marée, la Municipalité a présenté un préavis au Conseil communal l’été passé, dont nous estimons les avancées très minimes !

Loin d’être à la hauteur des enjeux, le préavis sur l’égalité déposé par la Municipalité valorise la politique actuelle sans être suffisamment critique sur le chemin qui reste à parcourir. Certains chiffres subissent une cosmétique attrayante (un congé maternité de 4 mois, cela ne fait toujours que 17,2 semaines) et d’autres sont artificiellement mis en lumières (situation des cadres de moins de 50 ans des classes 11 et 12). Les inégalités salariales sont objectivées, mais l’employeur estime que 4,1 % d’inégalité est « satisfaisant » ! Il admet également que ce chiffre a été atteint en partie par un nivellement par le bas des salaires dans le cadre d’Equitas !

Nous constatons de plus que la Municipalité acte par ce préavis qu’elle ne dépensera pas un centime de plus que son budget de fonctionnement pour l’ensemble des mesures détaillées, et cela ne rassure pas vraiment sur l’exigence de qualité attendue. Sans minimiser l’importance d’une bonne communication et de la formation, beaucoup de points concernent surtout la valorisation des dispositifs déjà existants.

Si le préavis fait un pas en avant sur la question des proches aidants, d’un monitoring externe, du harcèlement sexuel, et des contrôles dans le cadre des marchés public, aucune des autres revendications du personnel n’a été entendue ! D’ailleurs, le Ville a répondu par courrier en septembre dernier dans ce sens au syndicat.

La Municipalité rate ainsi plusieurs opportunités qui faisaient parties des revendications du 14 juin 2019 et qui ne couteraient pas un sou au contribuable :

  • Protection contre les licenciements durant la maternité et la grossesse : la Ville doit être le dernier employeur de Suisse à ne pas prévoir cette protection…
  • Transmission automatique de la FSI : simple et seul moyen efficace pour prévenir les biais à l’engagement.
  • Possibilité d’être nommé-e fonctionnaire à un taux partiel : comment peut-on encore en 2019 discriminer avec une telle mesure ?
  • Possibilité de retrouver son taux après une pause éducative : seule garantie de ne pas pénaliser doublement les pertes dans les assurances sociales.
  • Congé parental non payé avec garantie de retrouver son poste : peu coûteux par définition…
  • Evolution professionnelle insuffisamment incluse comme moyen de promotion ciblée : à quand une vraie politique d’évolution professionnelle à la Ville de Lausanne ?

Par ailleurs, la Municipalité ne répond pas non plus de manière concrète sur plusieurs autres revendications primordialescomme, entre autres, le congé paternité/maternité, la revalorisation salariale des fonctions principalement féminines, l’inclusion des feux bleus dans l’analyse, etc.

Pas prêt-e-s de nous taire !

La mobilisation du 14 juin a montré que seuls un rapport de force et une prise de conscience réelle feront passer la société et le monde du travail des belles paroles aux actes. Nous ne lâcherons rien avant d’avoir obtenu une égalité de fait, dans toute ses composantes, salariales et sociales aussi à la Ville. Le préavis égalité ne va pas assez loin et il faut continuer à se mobiliser pour nos revendications,

Afin de construire la suite de la mobilisation, déjà annoncée pour le 8 mars 2020 par les collectifs de la grève des femmes*/grève féministe, et agir ensemble à la Ville, nous vous invitons le :

Mardi 28 janvier à 17h00

Maison du Peuple, Salle Jean Villars Gilles,

Place Chauderon 5, 1003 Lausanne