Notre syndicat a déposé à la Chancellerie fédérale plus de 57 000 signatures validées. Nous avons même recueilli près de 70 000 signatures.
Cet important travail militant reflète le rejet de la politique en cours depuis plus d’une décennie et qui a profondément refaçonné le secteur de la santé. La mise en place des forfaits par cas (DRG) et la libéralisation permettant à Genolier (SMN) et à Hirslanden de se tailler une part de lion au profit de leurs actionnaires (MM. Rupert, Aponte, etc.) ont eu un impact aussi certain que désastreux. Cette politique a aussi permis aux assureurs privés de faire payer à l’assurance obligatoire (AOS) une grande partie des soins jusqu’alors à leur charge.
Ces profits privés ont un coût qui est supporté par les assuré·e·s et les salarié·e·s du secteur. Les primes LAMal augmentent au point que près d’un quart de la population renonce aux soins faute d’argent, tandis que les salarié·e·s du secteur subissent des cadences et des horaires infernaux ainsi que la perte du sens de leurs métiers, faute de pouvoir l’accomplir correctement.
Il y a une décennie, nous avions raté l’occasion de combattre par référendum cette contre-réforme votée par le Parlement fédéral et introduisant les forfaits par cas. Nous avons aujourd’hui réussi une étape importante pour bloquer le parachèvement du démantèlement de ce qui reste du service public de la santé.
EFAS est une attaque tout aussi importante que les révisions précédentes. Elle donnerait tout le pouvoir aux caisses-maladie. Elle supprimerait le contrôle démocratique du financement des soins. Elle alourdirait encore la part supportée par les assuré·e·s via les primes et creuserait le caractère antisocial du financement des primes par tête qui ne touche ni les grandes fortunes, ni les entreprises. Elle soumettrait salarié·e·s et patient·e·s des EMS et des soins à domicile à la même logique délétère que celle qui sévit dans les hôpitaux et aggraverait encore la pression que subissent les salarié·e·s du secteur.
EFAS approfondirait les failles savamment laissées par les opposant·e·s à la LAMal dans les années 1990, avant sans doute de généraliser le modèle US testé en ce moment dans le Jura bernois par Genolier, Visana et le magistrat UDC responsable de la santé dans ce canton. Le rationnement des soins serait décidé par les caisses – qui deviendraient l’employeur des médecins – en fonction, bien entendu, du niveau de bénéfices souhaité par les actionnaires des cliniques privées et des pharmas. Naturellement, les patient·e·s qui le peuvent auraient toujours la «liberté» de souscrire une complémentaire.
Notre référendum donne la possibilité de bloquer ce processus et de défendre un système de santé axé sur les besoins des patient·e·s et des salarié·e·s plutôt que sur les objectifs de rentabilité du Groupe Mutuel, de Genolier (SMN) et de Novartis, mis en œuvre par les technocrates qui calibrent ce système à cette fin.
Nous menons une vraie bataille de dignité, bien comprise par celles et ceux qui se sont mobilisé·e·s pour faire aboutir ce référendum. Ce résultat n’aurait pas été possible sans l’engagement des militant·e·s et des permanent·e·s de notre organisation. Un merci tout particulier à Virginie, Beatriz, Léa, Anna, Viviane et Agostino et à toutes celles et tous ceux qui, au secrétariat central comme dans les régions, ont œuvré à ce succès en battant le pavé pour faire aboutir ce référendum.
C’est avec la même énergie que nous allons entamer cette campagne.