Plus de 1700 salarié×e×s du CHUV ont signé une pétition visant à améliorer les compensations pour le travail de nuit, du dimanche ou du samedi et pour les heures de piquet. Cette pétition a été remise ce jour au Conseil d’Etat. Ce succès impose au Conseil d’Etat de réviser et améliorer le système de compensation de la pénibilité du travail. La mobilisation ne s’arrête pas à la remise de cette pétition: sans réponse positive du Conseil d’Etat à ces demandes légitimes, le SSP-CHUV appellera les signataires et l’ensemble du personnel à se mobiliser.
La pétition en quelques questions...
- Pourquoi cette pétition ?
Parce que les salarié.e.s nous l’ont demandé : elles et ils travaillent de nuit, le dimanche, à des rythmes toujours plus intenses, dans des conditions toujours plus difficiles et ce qui les indemnise (montant, durée, etc.) n’a pas changé depuis plus de dix ans. De plus, ces indemnités ne sont pas intégrées au salaire, comme dans le secteur privé puisque le CHUV refuse d’appliquer l’arrêt Orange (arrêt de justice qui prévoit que les indemnités, quand elles sont fréquentes et régulières, font partie du salaire et sont donc versées également pendant les vacances, repos, etc.).
- Qui est concerné·e ?
Les soignant.e.s mais pas seulement. Les professions médico-techniques, les laboratoires et toute l’infrastructure et la logistique qui permet à un hôpital public de fonctionner 24h/24 sont concernées. Les indemnités étant du ressors du Conseil d’Etat, notre pétition concerne de facto toutes les fonctions du service public qui ont de tels horaires de contraintes. Le système de la police cantonale est réservé, puisque le Conseil d’Etat ne rend pas publiques les indemnités versées aux fonctions de la police cantonale qui travaillent selon de tels horaires.
- 1724 signatures, est-ce peu ou beaucoup ?
Compte tenu du fait que nous avons agi sur le CHUV uniquement, c’est beaucoup. La pétition a été signée par tous les grands services qui assurent un service 24h/24, dans les soins bien sûr mais aussi aux urgences, dans la logistique, à la technique. Des salarié.e.s ont également signé par solidarité avec les services concernés. Réunir autant de signatures sur le seul CHUV est un indicateur de la légitimité des revendications exprimées.
- Si le Conseil d’Etat accède aux demandes, est-ce que cela résoudra les problèmes du personnel du CHUV ?
Si le Conseil d’Etat accède aux demandes, ce sera un pas en avant et une victoire pour les salarié.e.s qui travaillent toujours plus durement et n’ont vu aucune amélioration salariale ou de leurs conditions de travail depuis plus de quinze ans. C’est même pire : les salaires réels ont reculé et reculent encore ; les conditions de travail sont de plus en plus difficiles. Dans ce contexte une victoire sur les indemnités serait un pas important, financièrement et symboliquement, dans la bonne direction. Le premier depuis bien (trop) longtemps.
- Que signifient les revendications de la pétition sur les heures de piquet ?
Elles répondent entre autres à la sécurité de la prise en charge des patient.e.s. Actuellement, un.e employé.s. appelé.e sur son temps de piquet (par exemple la nuit) vient travailler, par exemple de 3h à 4h du matin) doit repartir chez lui et venir travailler sur son horaire planifié le même matin (par exemple 7h). La qualité de la prise en charge peut être dégradée. Dans certains services, on laisse du temps de repos supplémentaire à l’employé.e. mais ce temps de repos est perdu comme temps de travail et doit donc être rattrapé. C’est un motif d’épuisement supplémentaire.
De plus, les heures de piquet pénalisent toute la vie familiale : si on doit intervenir, cela signifie que les personnes vivant dans le même foyer doivent se rendre disponibles en tout temps et être présentes pour assurer, par exemple, la garde d’enfants. Les revendications de la pétition visent à améliorer l’indemnisation de ces heures et à mieux reconnaitre la contrainte qu’elles font peser.
- Que se passera-t-il si le Conseil d’Etat refuse de donner une suite favorable aux revendications des pétitionnaires ?
Nous considérons que le Conseil d’Etat doit saisir l’occasion de cette pétition pour améliorer la situation de celles et ceux qui travaillent jour et nuit pour le service public. Nous sommes convaincu×e×s de la légitimité de ces demandes au sein de la population, des patient.e.s et des usagère.er.s. Ceci dit, si le Conseil d’Etat refuse de répondre et/ d’accéder aux demandes de notre pétition, le SSP-CHUV appellera les signataires et les salarié.e.s à se mobiliser collectivement pour obtenir satisfaction.
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13.11.2024 | Lettre au Conseil d'Etat - Remise de la pétition indemnités et heures de piquet - 1724 signatures | PDF (174,5 kB) |
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13.11.2024 | Communiqué de presse - Remise de la pétition indemnités et heures de piquet - 1724 signatures | DOCX (87,5 kB) |