Secteur social: on est là et on lâchera pas!

de: Commission du personnel du Centre d’accueil MalleyPrairie (CMP), Centre prévention de l’Ale (CPAle) et Centre d’accueil de Morges (CAM)

Nous reproduisons ici un discours prononcé lors de la manifestation du 31 janvier pour la pleine indexation des salaires. La lutte continue, dans le public comme dans le parapublic, et le secteur social n'a pas dit son dernier mot. Rendez-vous jeudi 9 février.

Quand l’Etat de Vaud répond avec 1,4% d’indexation de nos salaires, nous sommes humilié·e·s !

Quand l’Etat de Vaud ose proposer une prime « vie chère » insultante, en la présentant faussement comme une hausse de salaire et en plus en la refusant au secteur social parapublic, nous sommes indigné·e·s !

Quand l’Etat de Vaud nous confie des missions d’utilité publique, en se lavant les mains de la justesse de nos salaires, au motif hypocrite que le secteur social parapublic ne fait pas partie de leurs employé·e·s, nous sommes méprisé·e·s !

Nous sommes humilié·e·s par le manque de reconnaissance de la pénibilité de notre travail, qui entraînent la plupart des professionnel·le·s à travailler à des temps partiels, ce qui ne fait qu’augmenter la précarité ! Nous sommes indigné·e·s de constater que l’Etat de Vaud fait de nous des travailleurs pauvres ! Nous sommes épuisé·e·s par le fait que nos bas-salaires induisent un «Turn over» constant au détriment des équipes et des bénéficiaires !

Humilié·e·s, indigné·e·s, méprisé·e·s et épuisé·e·s !

Non Mme RUIZ, nous ne vous permettrons pas de dire que nos salaires s’améliorent durant notre carrière. Nos salaires restent précaires toute notre carrière. Nos retraites sont précaires.

Non Mme RUIZ, nous ne vous laisserons pas vous déresponsabiliser en disant que l’Etat n’est pas l’employeur du parapublic car l’Etat est notre mandataire et nous remplissons une mission qui est un service public.

Non Mme RUIZ, nous n’attendrons plus pour obtenir une reconnaissance salariale digne de la valeur de notre travail. Nos salaires doivent être votre préoccupation prioritaire !

Non Mme RUIZ, vous ne vous en sortirez pas en mettant un pansement sur une jambe de bois car vos belles paroles ne paieront pas nos facture chaque mois !

Notre travail a de la valeur, car les travailleur·euse·s sociales œuvrent pour la paix et la cohésion sociale ! Notre travail a de la valeur, car nous contribuons à prévenir et limiter une plus grande précarité sociale et ses conséquences financières ! Notre travail a de la valeur, car il vous permet de respecter les conventions internationales que la Confédération a ratifié, comme par exemple pour la lutte contre les violences faites aux femmes portée par la Fondation MalleyPrairie !

Nous nous engageons pour la dignité humaine

Le travail de l’ensemble du secteur social public et parapublic a de la valeur, car nous nous engageons pour la dignité humaine, et comme le mentionne le code de déontologie du travail social en Suisse, il consiste à :

  • Accompagner, éduquer ou protéger les êtres humains tout en encourageant, garantissant, stabilisant et maintenant leur développement
  • Empêcher, faire disparaître ou atténuer la détresse humaine
  • Encourager à devenir plus indépendant·e·s, et ce aussi à l’égard du travail social

Vous nous donnez des missions, donnez-nous les moyens de les mener à bien par le biais de la valorisation salariale. Ouvrir davantage de postes, mais tout aussi précaires n’est pas la solution ! Nous avons besoin de professionnel·le·s qui se sentent considéré·e·s et reconnu·e·s dans leur travail par un salaire décent, afin d’assurer leur engagement sur le long terme.

C’est pourquoi nous revendiquons :

  • Une indexation à hauteur de 5% calculée par l’Union syndicale suisse
  • Ainsi que des salaires décents dans tous les secteurs publics et parapublics

Nous remercions toutes les travailleur·euse·s mobilisé·e·s jusqu’à présent. Nous vous rejoignons et appelons à la mobilisation générale de toutes les personnes et institutions concernées ! On est là et on ne lâchera pas !