En janvier 2023, le Syndicat des services publics (SSP), dans le cadre de la campagne nationale « Stable Jobs – Better Science », et l’Association du corps intermédiaire et des doctorant·es de l’UNIL (ACIDUL) ont allié leurs forces pour lancer une pétition en faveur des doctorant·es.
La pétition vise à réduire les nombreuses inégalités entre les différents statuts de doctorant·es qui existent à l’Université de Lausanne. Ces inégalités concernent les salaires, mais aussi les taux d’engagement et la durée des contrats, et distinguent d’une part les assistant·es diplômé·es, dont les postes sont financés par le budget ordinaire de l’UNIL, et les doctorant·es financé·es sur des fonds externes, principalement le FNS.
S’agissant des inégalités salariales, les doctorant·es FNS gagnent 18’000 francs de moins que les assistant·es pour un temps plein en première année. Quant aux taux d’engagement, les assistant·es sont engagé·es en moyenne à 84%, alors que les doctorant·es FNS le sont presque tou·tes à plein temps. Enfin, un·e assistant·e ne peut consacrer que 50% de son temps à sa thèse sur ses cinq ans de contrat, alors qu’un·e doctorant·e FNS a droit en règle générale à 85% pendant quatre ans. Au final, cela représente presque 11 mois de travail que les second·es peuvent consacrer en plus à leur thèse.
Par ailleurs, le contrat des doctorant·es sur fonds externes n’est assuré que si le financement subsiste. Or il peut arriver que les porteurs et porteuses des fonds, souvent des professeur·es, quittent l’UNIL, laissant ainsi les doctorant·es sur le carreau. Cette situation, heureusement rare, n’est pas acceptable dans une institution publique.
Enfin, tou·tes les doctorant·es de l’UNIL effectuent leur thèse grâce à un enchaînement de contrats parfois très courts. Les assistant·es signent actuellement trois contrats successifs (une année, puis deux fois deux ans) ; les doctorant·es FNS en signent également plusieurs, dont le nombre dépend des projets et des facultés. Ces contrats multiples exposent à l’arbitraire et aux pressions et n’ont aucune justification.
Pour réduire ces inégalités, la pétition remise ce 22 juin demande les choses suivantes :
- Le doublement de l’indemnité (de 750 à 1500 frs par mois) que l’UNIL verse déjà aux doctorant·es FNS pour compenser l’écart salarial avec les assistant·es.
- L’engagement systématique des assistant·e·s à plein temps, avec 70% de temps réservé à la thèse.
- La garantie par l’UNIL des salaires des doctorant·es financé·es sur fonds externes.
- Des contrats uniques de cinq ans pour les assistant·es et de quatre ans pour les doctorant·es FNS.
La dernière mesure concerne également le Conseil d’État vaudois, raison pour laquelle une copie de la pétition a également été adressée au Département de l’enseignement et de la formation.
La pétition a été remise en mains propres à la Direction de l’UNIL le jeudi 22 juin.