En 2022, le SSP dénonçait les conditions d’accueil des MNA dans le canton de Vaud et la forte dégradation de celles-ci. Dans notre article du 14 novembre 2022, nous condamnions tout particulièrement l’absence de réaction de la DGEJ (Direction générale de l’enfance et de la jeunesse, ex-SPJ en charge de la protection des mineurs dans le canton de Vaud) face à nos signalements et à ceux des équipes éducatives. Ceux-ci faisaient pourtant état d’une situation de crise importante, mettant en péril le bien-être des enfants accueillis et des professionnel·le·s de terrain. Nos démarches et les efforts des militant·e·s investi·e·s dans ce dossier ont cependant fini par aboutir, puisque les Départements responsables, la DJES et le DEIEP, ont décidé de mandater une analyse de ces structures d’accueil.
Après de très longs mois, durant lesquels la situation s’est encore dégradée, la société mandatée a enfin rendu son rapport aux autorités en novembre. Des restitutions partielles ont d’ores et déjà été faites au personnel ainsi qu’au SSP. C’est avec un mélange de soulagement et de colère que nous constatons que le rapport vient confirmer, sans ambiguïté, l’intégralité des faits signalés depuis maintenant plusieurs années par le SSP et qui avaient déjà fait l’objet d’une première mobilisation en 2018. Il est regrettable qu’autant de temps ait été nécessaire pour qu’enfin le Département en charge de la protection des mineurs ne réagisse et se décide à investiguer. Cette passivité aura eu pour conséquence que de trop nombreux enfants ont eu à souffrir d’un accueil inadéquat et se sont vu privé·e·s d’une partie de leurs droits. Mais nos membres sont aussi soulagé·e·s que l’analyse relaye à son tour les nombreux manquements, dysfonctionnements et abus dénoncés depuis plusieurs années, que les autorités s’étaient appliquées à ignorer jusqu’à ce jour.
Nous attendons désormais que le Conseil d’état et les départements concernés prennent les mesures qui s’imposent de manière transparente, rapide et en concertation avec notre Syndicat, dans le respect total des droits et de l’intérêt supérieur des enfants pris en charge. Une demande de rencontre urgente va être adressée sous peu à M. Venizelos, Chef du DJES, et Mme Moret, Cheffe du DEIEP. Le SSP attend également qu’une communication transparente et complète soit réalisée autours de cette analyse, et sommes d’ores et déjà en attente d’une transmission du rapport complet que nous avons demandé.