Nous voilà réuni·e·s en cette journée internationale des travailleuses et travailleurs, nous travailleuses et travailleurs des secteurs publics et privés. Le 1er mai est appelé communément «fête des travailleuses et travailleurs». Malheureusement, nous, travailleuses et les travailleurs ne sommes pas vraiment à la fête.
Depuis plus d’un an, nous devons toutes et tous faire face à une hausse massive du coût de la vie. Une hausse qui n’est absolument pas compensée par la hausse des salaires. Ainsi, depuis décembre 2021, ce coût a augmenté en moyenne de 4,4% selon l’indice des prix à la consommation. Et cet indice ne tient pas compte de la forte hausse des primes de l’assurance maladie (+6,1% dans notre canton). Il sous-estime de nombreux autres aspects.
Les coûts de la crise dont l’inflation est la conséquence, nous les payons nous! Nous payons la crise, pour que les taux de profits puissent se maintenir. Nous, les salarié·e·s, nous sommes la variable d’ajustement. Et parmi les salarié·e·s, ce sont celles et ceux qui ont les salaires les plus bas qui subissent les conséquences les plus lourdes de l’inflation.
Dans l’immédiat, la seule solution pour répondre à cette situation, c’est l’indexation des salaires! La pleine indexation. Les syndicats de l'USS ont obtenu, pour 2023, une indexation dans certains secteurs et collectivités pour une moyenne dépassant les 2%. Cela reste clairement insuffisant comparé aux 5% qui nous permettraient de conserver notre pouvoir d’achat.
Nous subissons donc une baisse de notre salaire réel. Les salaires des femmes sont encore plus durement touchés que ceux des hommes. Car nous, les femmes, sommes surreprésentées dans les professions les plus mal payées. Une indexation insuffisante nous fait donc subir encore davantage les conséquences sur nos conditions de vie. L’absence de volonté des employeurs privés et publics d’indexer suffisamment doit être combattue avec détermination! Il est de leur devoir de protéger leurs salarié·e·s!
Nous, travailleuses et travailleurs des fonctions publiques et parapubliques vaudoises sommes en lutte pour la pleine indexation depuis de nombreux mois. Depuis décembre, et l’annonce du Conseil d’Etat de nous octroyer une indexation de 1,4%, nous avons fait 6 jours de grève et de mobilisation.
Devant le refus du Conseil d’Etat de nous recevoir, puis de négocier, nous avons fait grève, plusieurs fois. Devant le refus du Conseil d’Etat de négocier sur l’indexation, nous avons à nouveau fait grève. Face à la remise en cause même du Conseil d’Etat du droit à l’indexation, nous avons encore fait grève!
Une contre-proposition des syndicats est désormais sur la table des négociations. Ce jeudi 4 mai, les syndicats, unis, rencontreront le Conseil d’Etat à nouveau. Le canton de Vaud dispose d’une fortune de plus de 5 milliards. Ses comptes sont excédentaires depuis 18 ans! Cette année encore, ce sont près de 500 millions d’excédents - avant les manœuvres de bouclements et autres artifices comptables.
La ficelle est devenue énorme. Elle sert un seul objectif: investir le moins possible dans les services publics, ne rien dépenser pour les améliorer, ne rien dépenser pour maintenir et développer les secteurs non marchands au service de la population.
Malgré ces tentatives de cacher les bénéfices, les caisses du canton sont de plus en plus pleines. Et on veut nous faire croire qu’on ne peut pas indexer le salaire des travailleuses et travailleurs qui s’engagent quotidiennement auprès de la population?
En vérité, le Conseil d’Etat - dans toutes ses composantes - méprise la fonction publique et parapublique! Il n’a aucune volonté de reconnaître le travail que nous effectuons dans les EMS, les administrations, les hôpitaux, les écoles… Nous ne représentons qu’une ligne budgétaire de plus, une charge, qui doit être aussi réduite que possible, une variable d’ajustement dans le sacro-saint équilibre budgétaire!
Face à ce mépris, la lutte collective reste la seule option. Nous avons donc répondu par la grève et la mobilisation. Nous sommes en lutte contre la baisse de nos salaires réels, par solidarité pour toutes et tous nos collègues qui doivent la subir, pour le droit à la pleine indexation! Pour la conservation de la valeur du travail! Nous luttons pour le respect de celles et ceux qui font les services publics et parapublics. Nous luttons pour les services publics. Maltraiter ses salarié·e·s, c'est maltraiter les usagères et usagers du service public.
L’inflation va continuer cette année. Nous allons devoir donc, toutes et tous, continuer à nous battre pour que la valeur de notre travail ne soit pas, une fois encore, rabaissée. À cela va s’ajouter la négociation sur la caisse de pensions. La baisse constante des rentes est également une baisse du salaire réel.
Aujourd’hui, les travailleurs et les travailleuses ne sont pas à la fête. Et seule la lutte collective pourra changer la donne! Bon 1er mai, chères et chers camarades! Et que la mobilisation nous renforce toutes et tous quel que soit notre secteur! Vive la mobilisation et la solidarité!
À bientôt, sur les lieux de travail et dans la rue. Dans tous les cas, le 14 juin prochain!