2’500 signatures pour un réel bilan du projet numérique scolaire vaudois

de: SSP Enseignement

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué de presse envoyé le 14 décembre dernier suite à la remise de notre pétition sur l'école numérique.

Ce mercredi 14 décembre, des représentant·e·s du collectif de la pétition « École numérique : stop à la fuite en avant ! » ont remis à la présidente du Grand Conseil vaudois ladite pétition accompagnée de plus de 2’500 signatures. Dès lors, le collectif espère que la commission des pétitions et le parlement répondront favorablement à la demande d’un réel bilan du projet numérique vaudois avant l’octroi de 48 millions supplémentaires pour le déploiement dudit projet.

Le 6 octobre 2022, un collectif composé de médecins, d’anthropologues, de logopédistes, de psychométriciennes ainsi que d’enseignant·e·s avait lancé une pétition demandant un bilan sérieux sur le déploiement du numérique dans l’école vaudoise. Le collectif demandait notamment de prendre du temps afin d’analyser le projet, du point de vue pédagogique, mais également du point de vue sanitaire ou en termes de durabilité avant de le déployer à l’ensemble des élèves du Canton de Vaud.

À ce jour, plusieurs rapports ont été établis sur le projet, mais aucun sur la finalité. Que se passe-t-il pour les élèves ? Est-ce que ce projet amène une plus-value pédagogique ? Est-ce que les élèves apprennent mieux avec un outil informatique ? Pour rappel, une recherche internationale indique que : « En outre, selon les résultats de l’enquête PISA, les pays qui ont consenti d’importants investissements dans les TIC dans le domaine de l’éducation n’ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences. Autre constat – peut‐être le plus décevant de ce rapport –, les nouvelles technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés. » On peut donc raisonnablement se poser la question de la plus-value pédagogique pour les élèves si cela ne change rien et si de surcroit cela n’aide pas à réduire l’écart entre les élèves ?

Par ailleurs, dans le contexte actuel de l’école vaudoise, injecter des millions (avec des tablettes ou avec une 34e période pour le secondaire I) pour ce projet interpelle. En effet, afin de tendre vers une école à visée inclusive, des moyens notamment humains et financiers doivent être consentis. Or, à ce jour, ces derniers manquent pour répondre aux besoins du terrain. Dès lors, une pesée d’intérêt – tant par le Conseil d’État que par le Grand Conseil vaudois – devra être menée avec les résultats de l’analyse indépendante revendiquée par la pétition.

Ainsi, après 6 semaines de récolte, la pétition a rencontré un véritable succès avec plus de 2500 signatures. En outre, plusieurs professions hors du champs scolaire figurent parmi les signataires : des pédiatres, des médecins psychiatres, des psychologues, des infirmier·ère·s, des informaticien·ne·s, des spécialistes en environnement, des ingénieur·e·s, des juristes...

Le collectif attend donc avec impatience le traitement de cette pétition par la commission référente et le débat qui suivra au Grand Conseil. Il ne doute nullement que le parlement saura saisir l’opportunité d’évaluer le projet numérique avant d’injecter des dizaines de millions.