Renforcer les équipes! Témoignage d'une infirmière à Mme Ruiz, conseillère d'Etat de la santé

de: Une infirmière membre de la délégation du SSP-CHUV

Lors des négociations avec la conseillère d'Etat R. Ruiz le 12 janvier, une infirmière du CHUV a livré le témoignage suivant à la Cheffe du Département de la santé.

Je suis infirmière depuis plus de 30 ans. J'ai commencé au Chuv en 1992.

Mme la Conseillère d'État, j'aimerais vous passer en quelques mots le message suivant: je pense que la crise a commencé il y a déjà fort longtemps et que le véritable problème aujourd'hui est l'aggravation de celle-ci, c'est-a-dire pour le personnel soignant un constant sentiment de se noyer.

Début novembre, en pleine crise de la 2e vague du Covid, j'étais en face d'une collègue qui, assise sur une chaise, se tenait le cou de manière paniquée. Elle avait des douleurs dans la poitrine et de la peine à respirer. Elle était en pleine crise d'angoisse.

D'autres collègues m'ont fait part de multiples admissions aux urgences avec les mêmes symptômes. Mme Ruiz, je ne vais pas vous rappeler que depuis des années le rythme pour les soignants s'est accéléré, que l'âge des patients a considérablement augmenté, leur poids aussi, qu'ils présentent tous des comorbidités sévères, que les tâches sont de plus en plus techniques, que la demande d'expertise et de savoir ne fait que d'augmenter et que, cerise sur le gâteau, se rajoutent toutes les tâches administratives chronophages.

On demande aux soignants d'accomplir un nombre infini de tâches et tout cela bien sûr avec un grand sourire.

Comme j'ai dit, la crise a déjà commencé avant le Covid 19.

Le manque d'effectif s'étend sur toute l'année avec un pic pendant la période des vacances d'été. La difficulté de trouver des remplaçants parmi les intérimaires devient chronique, le pool interne étant épuisé depuis longtemps. A cela s'ajoute l'interdiction de prendre des vacances de plus de deux semaines d'affilées pendant l'été ainsi que l'interdiction complète pendant les fêtes de fin d'année. Sur chaque planning au Chuv on trouve des trous: le personnel manquant est planifié!

En conclusion, j'aimerais, Mme la Conseillère d'Etat, avoir l'assurance de votre engagement de renforcer les équipes soignantes qui sont au contact direct des patientes et patients.

Je vous remercie.