Pour un enseignement égalitaire
L’école a un rôle primordial dans le combat pour promouvoir l’égalité entre les garçons et les filles; or nous sommes encore loin du compte: « Plusieurs moyens d’enseignement continuent à véhiculer une représentation stéréotypée et sexiste des femmes; elles sont ainsi invisibilisées et/ou infériorisées. », dénonce Cora Antonioli, présidente du SSP-Enseignement. S’il existe un matériel spécifique pour enseigner l’égalité, celui-ci n’est, de fait, utilisé que par les collègues déjà convaincu·e·s. Ce dont nous avons ainsi vraiment besoin, c’est que tous les moyens d’enseignement adoptent une perspective égalitaire. De plus, les ressources, références et autres manuels collectant ou présentant des œuvres faites par des femmes ou/et incluant des femmes manquent cruellement.
D’autres problèmes doivent être résolus, comme par exemple le fait que les disciplines d’enseignement sont fortement genrées par discipline, notamment pour celles les plus dotées en terme d’horaire (les hommes enseignent les mathématiques ou les sciences expérimentales, les femmes enseignent les langues, etc.). Cela favorise la persistance des stéréotypes auprès des élèves et la construction d’une différenciation hiérarchisante. Dans l’enseignement professionnel, le genre des enseignant-e-s reflète les inégalités du monde du travail : dans les filières techniques, la plupart des enseignant-e-s de branches professionnelles sont des hommes, alors que dans les filières sociale ou commerce/vente on trouve une majorité d’enseignantes.
Pour des conditions de travail égales
Dans l’enseignement vaudois aussi, les professions les plus féminisées sont les plus dévalorisées. « C’est dans l’enseignement primaire, où les femmes représentent 85% du corps enseignant, que les salaires sont les plus bas », explique Elise Glauser, membre du comité SSP-Enseignement. Ils sont les plus élevés dans le secondaire II où elles ne sont que 39%.
Par ailleurs, le travail à temps partiel est nettement plus répandu chez les femmes (quel que soit le degré d’enseignement), ce qui a un impact important non seulement sur le salaire, mais aussi sur les retraites. Quant aux perspectives de promotions, elles sont aujourd’hui nettement plus mauvaises pour les femmes. Il faut dire que les enseignantes ne sont de loin pas toujours aidées dans la conciliation de leurs vies professionnelle et privée.
Par solidarité pour toutes les femmes
Comme tant d’autres femmes, des enseignantes subissent sur leur lieu de travail ou ailleurs des remarques sexistes, certaines sont victimes de harcèlement. Les enseignantes, et les enseignants solidaires, se battront ensemble et tant qu’il le faudra aux côté de milliers d’autres femmes et d’hommes partout en Suisse pour l’égalité entre les femmes et les hommes, pour le respect et la solidarité.
Alors ce vendredi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, et chaque vendredi qui suivra, les enseignantes, et les enseignants solidaires, s’habilleront en rouge pour exprimer leur colère que l’égalité ne soit toujours pas acquise. Elles·ils se battront tant qu’il faudra pour que cela change enfin.
- NB. Pourquoi en rouge ? En hommage à nos collègues américain·e·s qui se sont battu·e·s pendant des mois et continuent à se battre avec un certain succès par des mobilisations et des grèves pour une école publique de qualité.
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13.10.2018 | Argumentaire | PDF (2,2 MB) |
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04.03.2019 | Affichette_encolère | PDF (1,9 MB) |