Tout travail mérite salaire? Pas à l'UNIL!

de: Raphaël Ramuz

COMMUNIQUE DE PRESSE

Politique salariale de l’UNIL: quelques précisions

Le Matin Dimanche daté du 20 août 2017 relate une affaire en cours concernant la politique salariale appliquée aux doctorant.e.s et post-doctorant.e.s de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’Université de Lausanne (UNIL). En substance, un nombre important de post-doctorant.e.s travaille à temps plein alors même qu’ils sont rémunérés à temps partiel.

L’Association du corps intermédiaire de l’Université de Lausanne (ACIDUL) et le Syndicat des services publics (SSP), soutiennent les revendications des chercheuses et chercheurs concerné·e·s et participent aux discussions autour de cette affaire depuis plusieurs mois.

Historique

En janvier dernier, ACIDUL a été alertée par des collègues des départements du Centre intégratif de génomique (CIG), du Département de l’écologie et de l’évolution (DEE), du Département de biologie moléculaire végétale (DBMV), du Département de biochimie (DB), qu’un grand nombre de doctorant·e·s et post-doctorant·e·s sont engagé·e·s à des taux d’engagement qui varient entre 70% et 90%, alors qu’ils sont incités à travailler à plus de 100%.

Lors de deux rencontres, en février et en juin, une délégation des collègues de ces départements, accompagnés d’ACIDUL et du SSP, ont dénoncé la situation à la Direction et remis une pétition des chercheur·euse·s concerné·e·s qui a récolté aujourd’hui plus de 120 signatures. Ainsi qu’une enquête statistique dévoilant la gravité de la situation.

Le résultat de cette enquête est joint à cet envoi.

Comme le dévoile cette enquête :

  1. Le taux d’engagement contractuel moyen dans les départements de la section des sciences fondamentales (SSF) de la FBM est de 90%, alors que le travail effectif s’élève à près de 110%, autant pour les doctorant·e·s que les post-doctorant·e·s. Des disparités sont à relever entre les départements, tant dans le taux d’engagement contractuel proposé aux employé·e·s que dans le temps de travail effectivement réalisé.

  2. 45% des 248 personnes interrogées ont déjà été incitées par leur hiérarchie à travailler au-delà du pourcentage auquel elles sont payées.

3. Plus de 95% des personnes engagées à temps partiel n’ont pas pu définir de moments d’absence dans un horaire hebdomadaire avec leur hiérarchie.

Lors de la rencontre du mois de juin, La Direction de l’Unil s’est engagée à vérifier durant l’été que les bases légales sont respectées en FBM et a augmenter le taux de travail des chercheur·euse·s pour qu’il corresponde à la réalité. ACIDUL et le SSP ont demandé, par oral et par courrier, que le dispositif d’enquête soit transparent. Nous avons également clairement fait savoir à la Direction de l’Unil que cette enquête interne ne pouvait en aucun cas se limiter à questionner les directeurs des départements, mais que chacun des employé·e·s concerné·e·s devait être entendu. Une nouvelle rencontre entre ACIDUL le SSP et la Direction de l’Unil aura lieu le 20 septembre prochain.

Précisions

Au vu de certaines des affirmations du vice-recteur, le Prof. Martial Pasquier, figurant dans l’article du Matin Dimanche, il nous semble nécessaire de préciser quelques éléments de principe :

  • Nous rappelons qu’un taux d’engagement ne peut pas être fixé « en fonction des moyens à disposition ». Un taux d’engagement doit correspondre à une charge de travail concrète qui s’objective dans différents éléments (recherche, enseignement, charge administrative, etc.). Si un employeur n’a pas assez de moyens pour mener à bien toutes les tâches qu’il juge nécessaires, il ne peut pas pour autant rémunérer une partie seulement du travail des employé·e·s.

  • Du point de vue des rapports de travail, il n’existe pas de travail « personnel ». Les doctorant.e.s et post-doctorant.e.s (comme les autres membres du personnel de recherche de l’UNIL) sont engagé·e·s pour accomplir un travail de recherche et d’enseignement. S’ils.elles bénéficient d’une certaine autonomie dans l’accomplissement de leurs tâches, cela ne veut pas dire qu’ils.elles ont un statut de travailleur.euse.s indépendant.e.s. Ce sont des salarié.e.s de l’UNIL, même lorsqu’ils.elles mènent leurs recherches. D’ailleurs, la propriété intellectuelle des recherches menées revient à l’UNIL (comme le précise l’art. 8 du règlement sur la valorisation des résultats de la recherche au sein de l’Université de Lausanne et des hospices cantonaux).

    Enfin, nous respectons le droit de la direction de l’UNIL de mener sa propre enquête. Nous relevons toutefois que, au vu des éléments déjà en notre possession, nous pouvons légitimement considérer que nous sommes en présence d’heures de travail effectuées et non-payées. Nous attendons donc que la direction de l’UNIL assume pleinement ses devoirs d’employeur, avec toute l’exemplarité qui sied à un employeur public de surcroît.

    Nous restons bien entendu à disposition pour de plus amples informations.


Downloads
24.08.2017 CP ACIDUL SSP Salaires 20170820 PDF (492,4 kB)