Contrairement à ce que tente de faire croire la droite patronale, ce rejet n’est pas le fait de celles et ceux qui considéraient cette réforme comme trop « généreuse » et irresponsable. Au contraire, les scores montrent que le PLR et l’UDC ont subi un sérieux revers alors qu’ils sont partisans de l’augmentation de l’âge de la retraite et de la baisse des rentes. Ainsi, toute tentative de revenir avec ce type de démantèlement devra compter avec une opposition aussi ferme qu’aujourd’hui.
Les plus précaires ont dit NON
Les catégories les plus populaires ont été sensibles aux arguments de gauche et ont refusé la dilapidation de leurs cotisations dans le panier percé du 2e pilier. En effet, comme le démontre le sondage publié en fin de campagne, le rejet de PV2020 est infiniment plus marqué par la frange de la population dont le revenu ne dépasse pas 3000 francs mensuels. Cette catégorie de la population ne s’y est en effet pas trompé : pouvoir d’achat plombé sans aucun bénéfice à la sortie. C’est cette catégorie et, plus particulièrement l’ensemble des travailleuses, qui allaient supporter le coût de cette réforme déséquilibrée.
Tout pour l’AVS !
Durant la campagne, il a beaucoup été question de « plan B ». Le scénario catastrophe n’a pas lieu d’être. D’une part parce que les finances de l’AVS sont saines et peuvent faire face au vieillissement de la population, grâce à la croissance de l’emploi, à l’augmentation de la productivité et à l’apport de l’immigration, et d’autre part parce que si réforme il doit y avoir, les chambres fédérales doivent entendre le message du jour : NON au relèvement de l’âge de la retraite, NON à la baisse du taux de conversion du 2e pilier, NON à la taxe antisociale qu’est la TVA.
L’amélioration des retraites et de son financement devra ainsi passer par une répartition des richesses plus égalitaire entre le capital et le travail : introduction d’un salaire minimum, hausse réelle des salaires et résorption des inégalités salariales de sexes amèneraient de nouvelles recettes à l’AVS.
Quant au système de retraite, il doit être revu en profondeur. Dans l’immédiat, il doit passer par un sérieux renforcement de l’AVS : les ressources prévues par PV2020 pour le 2e pilier doivent être allouée exclusivement à l’AVS.