L’arrivée en Suisse de nombreuses et nombreux migrant-e-s ayant fui leur pays place les cantons et les services publics devant des défis politiques et organisationnels conséquents. Parmi ces réfugié-e-s, se trouvent beaucoup d’enfants de moins de 18 ans dont certain-e-s sont sans famille, ni entourage immédiat, les « mineur-e-s non accompagné-e-s » (MNA). Les dispositifs mis en place pour les accueillir, souvent dans l’urgence, concrétisent la mission d’accueil incombant à notre société ainsi que le principe du droit à l’éducation. La situation des MNA a déclenché un élan de solidarité parmi de très nombreuses personnes qui s’engagent de différentes manières pour offrir leur soutien à ces migrant-e-s.
Les différent-e-s intervenant-e-s de la table ronde ont balisé la réalité complexe que constitue l'accueil des MNA. Nicolae Schiau, journaliste à la RTS radio, a expliqué avoir en effet suivi des MNA lors de l’opération exils.ch. Dans ce cadre, il a parcouru la route des migrant-e-s de la frontière syrienne à l'Europe et gardé contact avec quelques jeunes.
Quant à la conseillère nationale PS et professeure en droit de la migration, Cesla Amarelle, elle a exposé les différents enjeux nationaux sous-tendus par la question des MNA, comme les différences de traitement entre les cantons, l’insuffisance des forfaits d’intégration versés aux cantons, le problème des créances dues par les réfugié-e-s aux passeurs, les risques d’abus dans les centres d’accueil et la nécessité d’assurer un accompagnement individuel lors de la procédure d’asile et une prise en charge rapide par le système de formation.
La réalité du fonctionnement des centres d’accueil de l’EVAM et les difficultés que rencontrent le personnel et les jeunes ont été présentés par Amélie Huguenin, éducatrice et membre du groupe syndical SSP-EVAM. Elle a notamment souligné que la présence de personnel socio-éducatif tous les jours de la semaine et du week end ainsi que d’encadrant-e-s de nuit formé-e-s et dépendant des structures d’accueil constitue une condition impérative pour une prise en charge de qualité.
Julien Eggenberger, enseignant, président du SSP Vaud et député au Grand Conseil a, pour sa part, développé les questions posées par l’insertion professionnelle, l’apprentissage du français et la socialisation des jeunes. Le projet en cours dans le canton visant à augmenter nettement le dispositif pour les élèves allophones dans l’enseignement post-obligatoire constitue une partie de la réponse aux revendications du SSP sur ce point.
Enfin, Antoinette Steiner, aumônier au centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe et responsable pour les MNA de l’action-parrainage, a expliqué la nécessité d’un soutien complémentaire à la prise en charge institutionnelle, tel qu'offert par l'action-parrainage, et la possibilité pour chacun et chacune de s’engager selon sa disponibilité dans ce cadre.
La nécessité pour la société de veiller à une bonne prise en charge de ces jeunes est apparue comme une évidence, notamment au regard de l’expérience qui montre que la plupart d’entre eux s’établiront de manière définitive en Suisse. Ce sujet constitue une priorité pour le SSP !
Julien Eggenberger, SSP VD