Les défis éducatifs et scolaires d’aujourd’hui nécessitent un investissement conséquent dans l'école publique pour assurer un avenir aux jeunes. Or la baisse du taux d'imposition du bénéfice des sociétés ordinaires, sur laquelle nous voterons le 20 mars prochain, constitue une grave menace pour la qualité de notre école publique. Car, si elle est acceptée, des centaines de millions de francs passeront des caisses de l’Etat aux poches des gros actionnaires.
D’autres cantons ont tenté l’expérience : l’école est devenue l’une des principales victimes de l’assèchement de leurs finances publiques. Lucerne, champion suisse de la concurrence fiscale, avec un taux inférieur à 12%, est un exemple éloquent. Il enchaîne les budgets d’austérité année après année. Ses rentrées fiscales ont nettement diminué, les impôts sur les personnes physiques augmenté. Et les services publics souffrent. L’école et ses salariés sont touchés de plein fouet: augmentation du pensum des enseignants, diminution des effectifs du personnel de 5 %, une semaine de vacances en plus imposée à tous les élèves du secondaire II ! À Zoug, Schwytz ou encore Schaffhouse les conséquences sont aussi très lourdes. Les autorités lucernoises ont ainsi choisi de faire des cadeaux aux actionnaires plutôt que d’investir dans la formation. Est-ce cela que nous souhaitons pour notre canton?
La situation financière équilibrée du canton de Vaud a permis jusqu’ici d’assurer, dans une certaine mesure, un maintien de l’encadrement et des créations de postes afin de suivre l’augmentation de la démographie. Il y a peu pourtant le canton voulait geler les moyens alloués aux soutiens des élèves en situation de handicap. Dans les gymnases, le nombre d’élèves par classe augmente d’année en année, malgré les nouvelles constructions. Que se passera-t-il lorsque l’argent manquera ? Les effectifs des classes augmenteront dans tous les degrés. Et des projets indispensables seront remis en cause. En effet, comment financer le renforcement de la grille horaire au secondaire I, les aides à l’intégration prévues par la réforme de la pédagogie spécialisée ou encore les mesures correctrices face aux difficultés rencontrées dans la nouvelle Voie générale introduite avec la LEO ?
Quant aux communes, comment paieront-elles, avec un budget réduit, les nouvelles écoles et les infrastructures nécessaires pour assurer l’école à journée continue ?
Doit-on renoncer à une école publique de qualité pour des cadeaux fiscaux à quelques patrons de grandes entreprises et de gros actionnaires ? Ne mettons pas gravement en danger la qualité de notre système de formation, votons NON le 20 mars, pour les jeunes et pour le service public!