Bilan de la LEO. Certaines promesses ont été tenues, mais il reste des problèmes importants à résoudre! Le SSP exige des ajustements de la VG!

de: SSP – Enseignement, Vaud

Si les différentes réformes liées à la nouvelle loi ont permis des avancées significatives, force est de constater que de nombreux problèmes demeurent. Ils doivent être impérativement corrigés sous peine de provoquer un découragement et un épuisement des enseignants concernés.

photo Flickr.com

Le SSP – Enseignement revendique en particulier un renforcement significatif de la dotation de la maîtrise de classe de manière à mieux accompagner les élèves, un effort important pour
dédoubler une partie des leçons d’anglais et permettre ainsi d’assumer une hétérogénéité plus grande ainsi qu’une réforme visant à simplifier le système d’options.

Ces trois revendications urgentes, soulevées depuis plus de deux ans, doivent être maintenant rapidement mises en oeuvre. Il faut évidemment relever les éléments positifs attendus : en particulier, la correction de carences indéniables de la précédente loi scolaire, notamment une perméabilité plus grande entre voies et niveaux et un système de promotion plus adapté. Sur ces différents points, les faits confirment l’utilité des changements introduits par la nouvelle loi. L’augmentation de la dotation horaire a fait ses preuves dans les cycles primaires. Par ailleurs, les améliorations significatives obtenues dans le statut des maîtres de classe du secteur primaire couronnent des années de revendications syndicales du SSP-Enseignement.

Ce sont quelques éléments encourageants ; il apparaît néanmoins que la mise en oeuvre de la LEO continue à poser des difficultés importantes dans la Voie générale, et ce, malgré les ajustements urgents décidés par la DGEO après l’intervention de notre syndicat (introduction d’une période pour la gestion de classe et dédoublement d’une période d’anglais). Ces difficultés sont si importantes qu’elles attaquent directement les conditions de travail des enseignants ainsi que les conditions d’apprentissage des élèves. S’il était envisageable que l’apparition d’un nouveau système provoque une situation inconfortable dans un premier temps, force est de constater que celle-ci perdure depuis trois ans et qu’il est temps de corriger les problèmes identifiés. Ceux-ci sont en effet de nature à mettre en péril certains des bénéfices attendus.

Les enseignants se sont engagés avec énergie pour faire fonctionner le système, mais le département ne peut compter sur leur seule bonne volonté et leurs compétences pour pallier ses défauts. Le DFJC doit réagir et prendre des mesures permettant aux enseignant-e-s d’accomplir leurs missions dans des conditions au minimum acceptables. « La situation de la VG nécessite des ajustements rapides afin d’éviter un épuisement du corps enseignant et afin de garantir un bon encadrement pour les élèves les plus fragiles » déclare Julien Eggenberger, président du SSP Vaud.

Etat des lieux des problèmes rencontrés en VG

  • La coexistence de groupes de niveau et d’options pose des difficultés aux maîtres de classe en particulier concernant le suivi des élèves. Les titulaires de maîtrise de classe font face à une très forte charge de travail. Leurs tâches et le soutien dont ils bénéficient sont très variables d’un établissement à l’autre. C’est pourquoi le SSP-Enseignement a fait une série de propositions afin de faciliter cet encadrement et de simplifier la bureaucratie scolaire. Il s’agit, par exemple, de généraliser les solutions dématérialisées de suivi des absences.
  • Les enseignants des cours regroupant tous les élèves font face à des défis pédagogiques complexes liés à l’hétérogénéité des classes. C’est en particulier le cas évidemment pour l’enseignement de l’anglais. Le SSP – Enseignement défend le dédoublement systématique d’une période hebdomadaire et demande une adaptation des enveloppes pédagogiques dans ce sens. Il ne considère pas que des niveaux dans une discipline supplémentaire serait en mesure de faciliter le fonctionnement de la VG, mais que ceux-ci entraîneraient plutôt une complexité et une rigidité plus grande encore.
  • Dans certaines situations, les effectifs sont trop élevés, en particulier dans les groupes de niveau. Cela rend le suivi des élèves problématique. Le calcul de l’enveloppe est très serré et rend périlleux, dans certaines circonstances, l’ouverture de groupes en suffisance. De plus, les mesures d’enseignement consolidé ne sont pas toujours très convaincantes, voire parfois inexistantes, dans certains établissements.
  • Le système des OCOM ajoute de la complexité au dispositif et leur dotation horaire est insuffisante pour permettre de construire des options complètes, notamment en vue de passer un examen de certificat. D’un autre côté, les options dites de renforcement n’ont pas trouvé leur place et doivent être repensées. C’est pourquoi le SSP a proposé une simplification en fusionnant les différents types d’OCOM.
  • Le renforcement de la grille horaire du secondaire I (introduction d’une 33è période), qui devait suivre celle du primaire réalisé lors de la mise en oeuvre de la LEO, est prévu par le programme de législature, mais cette mesure importante prend du retard. Elle devrait, en particulier, permettre aux élèves vaudois de rejoindre leurs collègues des autres cantons en bénéficiant de six périodes hebdomadaires de français. Elle constituerait aussi une avancée conséquente vers une amélioration des chances de chacun d’acquérir un outil indispensable à un parcours scolaire réussi ainsi qu’à la vie de citoyen.