Depuis des mois, les militantes et secrétaires du SSP-Vaud se rassemblent et s’organisent pour l’égalité, contre les discriminations et le sexisme. Lors d’assemblées sur les lieux de travail, au syndicat, ou des réunions du collectif vaudois pour la grève au sein duquel elles sont également très actives, les revendications des femmes du SSP-Vaud se sont aiguisées, l’organisation de la grève du 14 juin 2019 entame une nouvelle étape.
L’EGALITE A L’ETAT DE VAUD.
Dernièrement, la Conseillère d’Etat en charge des ressources humaines, Madame Nuria Gorrite, a assuré devant le Grand Conseil, que l’Etat de Vaud se distinguait comme employeur exemplaire en matière d’égalité, notamment en avançant que l’écart salarial inexpliqué entre hommes et femmes n’était que de 3.5% dans l’Administration vaudoise. Par conséquent, le Conseil d’Etat estimait que la grève des femmes* annoncée le 14 juin 2019 ne concernait pas les rapports de travail avec ses salariées.
Pour le SSP-Vaud, ce constat triomphaliste en matière d’égalité de la part de la présidente du Conseil d'Etat ne correspond pas à la réalité des conditions de travail des employées de l’Etat de Vaud. Le système salarial est toujours profondément discriminatoire pour les femmes, elles sont majoritaires dans les classes salariales 1 à 12 et deviennent minoritaires dans les classes 13 à 18 (classe maximale). Plus généralement, l'expérience quotidienne de la défense des salarié·e·s nous permet de constater la persistance de fortes inégalités tant au niveau des salaires, que de ladite conciliation entre travail et famille, ainsi que des problématiques liées au harcèlement sexuel, au sexisme et aux carrières. Ces dernières étant caractérisées par les limites propres au « plafond de verre » mais également par une ségrégation des métiers.
REVENDICATIONS SYNDICALES.
Fort de ce constat, le SSP-Vaud a élaboré au cours des derniers mois un cahier de revendications afin de dénoncer les conditions de travail des salarié·e·s de l’Etat de Vaud en terme d’égalité entre les femmes et les hommes et demander la mise en œuvre de mesures rapides afin d’améliorer cette situations. Ces mesures touchent principalement les temps de travail, de formation et les salaires. Le SSP-Vaud demande par exemple une baisse généralisée du temps de travail et une revalorisation salariale des classes majoritairement féminines. Aussi une reconnaissance des années passées à l’éducation des enfants lors de la fixation du salaire à l’engagement. Les revendications du syndicat portent également sur la question des congés parentaux et de prise en charge des enfants. Par exemple, il est demandé la mise en place d’un congé maternité de 6 mois et paternité de 2 mois, congé similaire pour les couples qui adoptent et les couples de même sexe.
Pour finir, le SSP-Vaud demande à l’Etat la réintégration des services de nettoyage et de restauration au sein de l’Administration cantonale. Ces services majoritairement féminins se sont vus externalisés et donc privatisés ces dernières années provocant une péjoration des conditions de travail des salarié·e·s.
ORGANISATION DE LA GREVE.
En janvier 2019, première victoire, la Cheffe du DFJC accédait à une demande des enseignantes du SSP-Vaud et annonçait qu’il n’y aurait pas d’examens les 14 juin 2019 dans l’école obligatoire et post-obligatoire. Aujourd’hui, la grève continue à s’organiser sur les lieux de travail, ainsi des assemblées sont prévues dans de nombreux établissements scolaires, mais aussi dans des services de l’Etat, comme au CHUV le 19 mars prochain.
