Des centaines d’éducatrices et éducateurs en grève, dans des dizaines de structures – les trois quarts des structures parascolaires lausannoises ont fermé avant l’heure !; des actions symboliques, des stands de mobilisation; et, le soir, une manifestation qui a réuni plus de 8000 personnes, dont de nombreux parents solidaires, présents avec leurs enfants.L'écrasante majorité des usagères et usagers, dont l'association des parents d'élèves, soutiennent notre lutte; les enseignant-e-s et les professionnel-le-s de l'enfance nous soutiennent, car elles et ils savent que la lutte pour les conditions de travail, c'est la lutte pour les conditions d'accueil des enfants.
La qualité de l'accueil des enfants ne se discute pas. Aucune raison comptable ne peut justifier de mettre en danger des enfants.
Nous l'avons dit et répété: le cadre de référence au rabais proposé par l’Etablissement intercommunal pour l’accueil parascolaire (EIAP) est inacceptable.
Il est inacceptable pour les professionnel-le-s, car il ne permet pas aux travailleuses et travailleurs du parascolaire d'accomplir les tâches minimales requises.
Il est inacceptable pour les parents, car il ne permet pas l'encadrement qualitatif et quantitatif minimal pour garantir la sécurité et le développement de leurs enfants.
Il devrait également être inacceptable pour les autorités politiques, car il ne permet pas d'assurer les missions inscrites dans la Loi sur l'accueil de jour des enfants.
Professionnel-le-s, usagères/usagers ont compris cela. Ce cadre, elles et ils n'en veulent pas
L’EIAP est responsable d'une crise majeure: il n'a pas voulu nous entendre, lorsque nous avons été « consulté-e-s » ; il n'a pas voulu nous entendre, lorsque parents, professionnel-le-s de l'accueil de jour, lieux de formation et enseignants ont annoncé le rejet de leur premier projet de cadre de référence au rabais, en mai; il n'a pas voulu nous entendre, lorsque nous lui avons remis les 16 600 signatures réunies par la pétition « pour un accueil parascolaire de qualité »; il n'a pas voulu nous entendre, lorsque nous avons réalisé une première journée de mobilisation, le 13 septembre. Il n'a tellement pas voulu nous entendre, qu'il a présenté le même jour un nouveau projet inacceptable !
Mais nous avons de la voix et du courage. Nous ne lâcherons pas. Jusqu'à ce que l'EIAP nous écoute et nous entende. C'est à cela que servent cette mobilisation et cette grève.
Depuis notre assemblée générale du 20 septembre, nous avons posé nos conditions à l'EIAP:
- La non entrée en vigueur du cadre de référence de l’EIAP, dans sa version de septembre 2018.
- L’ouverture de vraies négociations sur le cadre de référence; dans l’attente, le maintien des normes actuelles.
L'EIAP a fait la sourde oreille. Il a même essayé de nous empêcher de lutter, en menaçant les salarié-e-s dans les structures.
Nous donnons rendez-vous à toutes et tous les professionnel-le-s vaudois-e-s de l’enfance pour l'Assemblée générale du lundi 19 novembre prochain, au Cazard à Lausanne. Nous y déciderons ensemble de la suite de notre lutte.
L'EIAP a provoqué la première grève de l'histoire du secteur de l'enfance. S'il ne nous répond pas, il sera responsable de la deuxième.